« Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle » (Jn 6, 22-29)

Alléluia. Alléluia.
L’homme ne vit pas seulement de pain,
mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
Alléluia. (Mt 4, 4b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Jésus avait rassasié cinq mille hommes,
et ses disciples l’avaient vu marcher sur la mer.
Le lendemain, la foule restée sur l’autre rive
se rendit compte qu’il n’y avait eu là qu’une seule barque,
et que Jésus n’y était pas monté avec ses disciples,
qui étaient partis sans lui.
Cependant, d’autres barques, venant de Tibériade,
étaient arrivées près de l’endroit où l’on avait mangé le pain
après que le Seigneur eut rendu grâce.
Quand la foule vit que Jésus n’était pas là,
ni ses disciples,
les gens montèrent dans les barques
et se dirigèrent vers Capharnaüm
à la recherche de Jésus.
L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent :
« Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? »
Jésus leur répondit :
« Amen, amen, je vous le dis :
vous me cherchez,
non parce que vous avez vu des signes,
mais parce que vous avez mangé de ces pains
et que vous avez été rassasiés.
Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd,
mais pour la nourriture qui demeure
jusque dans la vie éternelle,
celle que vous donnera le Fils de l’homme,
lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. »
Ils lui dirent alors :
« Que devons-nous faire
pour travailler aux œuvres de Dieu ? »
Jésus leur répondit :
« L’œuvre de Dieu,
c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Commentaire

Nous voilà en présence d’une foule qui avait faim et que Jésus a rassasiée. Quelle aubaine ! Pour celui qui a faim, la préoccupation première est de trouver de quoi se nourrir, de quoi satisfaire un besoin élémentaire. Ce n’est probablement pas le cas de la plupart d’entre nous mais songeons à ceux qui vivent dans la rue, à ceux qui ont perdu leur travail ou dont les revenus sont insuffisants pour nourrir leur famille. Pour eux, en cette période de confinement en particulier, n’est-il pas normal de se préoccuper d’abord d’avoir du pain ?

Ce besoin, nous le ressentons probablement beaucoup mieux en ce moment où nous sommes privés chaque jour ou chaque dimanche du Pain eucharistique. Nous avons, nous aussi, le désir d’être rassasiés ; la communion sacramentelle nous manque. Nous découvrons alors l’importance de la communion spirituelle qui interroge notre foi au Christ présent dans l’hostie, notre foi en Celui que Dieu nous a envoyé, cette foi qui nous fait travailler aux œuvres de Dieu.

Pour cela, nous sommes appelés à croire en celui que Dieu a envoyé. Jésus est notre chemin ; avec l’aide de l’Esprit Saint,  nous nous nourrissons chaque jour de la Parole de Dieu afin que  le Christ soit notre référence permanente. Lui seul nous donnera la vie en abondance si nous aimons Dieu, mais aussi tous nos frères, comme Il nous a aimés.

Comme Lui, soyons les serviteurs de tous ceux que nous rencontrons, de tous ceux qui ont besoin de nous. Ils nous attendent. Allons vers eux pour leur annoncer la Bonne Nouvelle donc l’amour et la tendresse de Dieu.

Anne-Marie et Michel Duhen

Publiée par Paroisse de l'Immaculée Conception de Boulogne-Billancourt sur Dimanche 26 avril 2020

« Proclamez l’Évangile à toute la création » (Mc 16, 15-20)
Alléluia. Alléluia.
Nous proclamons un Messie crucifié,
il est puissance de Dieu et sagesse de Dieu.
Alléluia. (cf. 1 Co 1, 23a-24b)Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
Jésus ressuscité se manifesta aux onze Apôtres et leur dit :
« Allez dans le monde entier.
Proclamez l’Évangile à toute la création.
Celui qui croira et sera baptisé
sera sauvé ;
celui qui refusera de croire
sera condamné.
Voici les signes qui accompagneront
ceux qui deviendront croyants :
en mon nom, ils expulseront les démons ;
ils parleront en langues nouvelles ;
ils prendront des serpents dans leurs mains
et, s’ils boivent un poison mortel,
il ne leur fera pas de mal ;
ils imposeront les mains aux malades,
et les malades s’en trouveront bien. »

Le Seigneur Jésus,
après leur avoir parlé,
fut enlevé au ciel
et s’assit à la droite de Dieu.
Quant à eux,
ils s’en allèrent proclamer partout l’Évangile.
Le Seigneur travaillait avec eux
et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient.

– Acclamons la Parole de Dieu.


Commentaire

L’Evangile de ce jour relate les apparitions de Jésus ressuscité devant ses disciples   et marque la fin de l’Evangile de Marc.

Alors qu’il était probablement revenu à l’oreille de Jésus, tout juste ressuscité, que le doute gagnait encore ses disciples, Marc nous indique que Jésus se fait (re)connaitre par eux « pendant qu’ils étaient à table ». Voilà le bon moment choisi par Jésus pour, tous rassemblés, leur faire le reproche de ne pas croire ceux qu’ils l’avaient déjà vu vivant et qu’il était donc bien ressuscité. Quoiqu’il leur ait si souvent parlé de sa résurrection, ils n’y avaient pas ajouté foi.

Marc ne nous précise pas si un grand débat s’est créé entre eux à l’occasion de cette révélation. Mais Jésus leur demande sans détour « d’aller dans le monde entier proclamer l’Evangile » et devenir ainsi des missionnaires. Les disciples réalisent enfin ce que Jésus leur avait dit longtemps avant « Je vous ferai devenir pécheurs d’hommes » (Mc 2, 17).

Pour aider à cela, Jésus leur dit « Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, et celui qui ne croira pas sera condamné ». Celui qui croit est donc bien sauvé, il devient un autre homme, il devient un Chrétien et s’engage à devenir missionnaire. Voici pour nous, dans ce texte d’Evangile, la signification très clair de notre baptême.

Jésus est ensuite « enlevé au ciel et assis à la droite de Dieu » comme un retour imposé par son père confirmant ainsi que son service dans le monde est terminé. Il s’agit bien là de la fin de sa mission d’incarné. Dorénavant il fera œuvre d’amour en nous, pour tous et partout. Alors, les disciples « s’en allèrent prêcher en tout lieu » renonçant à eux-mêmes et affirmant que l’amour en est la source. Ils comprennent que Jésus ressuscité est venu ici-bas, non pour être servi mais « pour servir et pour donner sa vie en rançon pour une multitude » (Mc 10, 45). Il « travaillait » avec eux.

Jésus a suivi Dieu son père. Nous avons un modèle pour marcher sur ses traces. Comme ses disciples à l’occasion de ce repas, puissions-nous entendre cet appel à suivre Dieu et à le servir en agissant dans nos missions avec amour et dévouement.

Honorons le Seigneur par l’obéissance à sa Parole de vie et osons prêcher en tout lieu.

Henri Portier


Chers amis,

Depuis le début de ce confinement nous sommes en lien par la prière et la communion spirituelle et chaque jour vous recevez une méditation de l’Ecriture.
Chaque jour, le Saint Sacrement est exposé à l’Immaculée Conception de 9h à 19h et à l’église Sainte Thérèse de 16h à 19h.
La messe est célébrée chaque Dimanche à 11h sur la page facebook et les sites internet de nos paroisses. Je prie et célèbre la messe pour vous chaque jour.
A l’Immaculée-Conception des personnes accompagnées par Jacques et Alexis et de nombreux paroissiens donnent de la nourriture aux personnes dans le besoin. En plus des aides habituelles, vous pouvez déposer des denrées dans les bacs à l’entrée de nos églises.
Le groupe Hopen, confiné, alimente notre page facebook de ses chants pour notre joie.

Dans l’attente de vous retrouver je vous dis à demain pour la messe de 11h00.

Pere Marc

 

« Il en distribua aux convives, autant qu’ils en voulaient » (Jn 6, 1-15)

Alléluia. Alléluia.
L’homme ne vit pas seulement de pain,
mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
Alléluia. (Mt 4, 4b)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 

En ce temps-là, Jésus passa de l’autre côté de la mer de Galilée, le lac de Tibériade.
Une grande foule le suivait, parce qu’elle avait vu les signes qu’il accomplissait sur les malades.
Jésus gravit la montagne, et là, il était assis avec ses disciples.
Or, la Pâque, la fête des Juifs, était proche.
Jésus leva les yeux et vit qu’une foule nombreuse venait à lui. Il dit à Philippe : « Où pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ? »
Il disait cela pour le mettre à l’épreuve, car il savait bien, lui, ce qu’il allait faire.
Philippe lui répondit : « Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas pour que chacun reçoive un peu de pain. »
Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit :
« Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons, mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ! »
Jésus dit : « Faites asseoir les gens. » Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit. Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes.
Alors Jésus prit les pains et, après avoir rendu grâce, il les distribua aux convives ; il leur donna aussi du poisson, autant qu’ils en voulaient.
Quand ils eurent mangé à leur faim, il dit à ses disciples : « Rassemblez les morceaux en surplus, pour que rien ne se perde. »
Ils les rassemblèrent, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux des cinq pains d’orge, restés en surplus pour ceux qui prenaient cette nourriture.
À la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : « C’est vraiment lui le Prophète annoncé, celui qui vient dans le monde. »
Mais Jésus savait qu’ils allaient venir l’enlever pour faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira dans la montagne, lui seul.

– Acclamons la Parole de Dieu.


Pape François
Exhortation apostolique « Evangelii Gaudium / La Joie de l’Évangile » §46-49

« Rompant les pains, il les donna aux disciples, qui les donnèrent aux foules » (Mt 14,19)

L’Église « en sortie » est une Église aux portes ouvertes (…); l’Église est appelée à être toujours la maison ouverte du Père. (…) Tous peuvent participer de quelque manière à la vie ecclésiale, tous peuvent faire partie de la communauté, et même les portes des sacrements ne devraient pas se fermer pour n’importe quelle raison. Ceci vaut surtout pour ce sacrement qui est « la porte », le baptême. L’eucharistie, même si elle constitue la plénitude de la vie sacramentelle, n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un remède généreux et un aliment pour les faibles. (…) L’Église n’est pas une douane, elle est la maison paternelle où il y a de la place pour chacun avec sa vie difficile.

Si l’Église entière assume ce dynamisme missionnaire, elle doit parvenir à tous, sans exception. Mais qui devrait-elle privilégier ? Quand quelqu’un lit l’Évangile, il trouve une orientation très claire ; pas tant « les amis et voisins riches, » mais surtout « les pauvres et les infirmes », ceux qui sont souvent méprisés et oubliés, « ceux qui n’ont pas de quoi te le rendre » (Lc 14,12s). Aucun doute ni aucune explication qui affaibliraient ce message si clair ne doivent subsister ; aujourd’hui et toujours, « les pauvres sont les destinataires privilégiés de l’Évangile » (Benoît XVI). (…) Il faut affirmer sans détour qu’il existe un lien inséparable entre notre foi et les pauvres. Ne les laissons jamais seuls.

Sortons, sortons pour offrir à tous la vie de Jésus Christ. (…) Si quelque chose doit saintement nous préoccuper et inquiéter notre conscience, c’est que tant de nos frères vivent sans la force, la lumière et la consolation de l’amitié de Jésus Christ, sans une communauté de foi qui les accueille, sans un horizon de sens et de vie. (…) Dehors, il y a une multitude affamée, et Jésus qui nous répète sans arrêt ; « Donnez-leur vous-mêmes à manger » (Mt 14,16; Mc 6, 37; Lc 9,13).

Première lecture

« Nous sommes les témoins de tout cela, avec l’Esprit Saint » (Ac 5, 27-33)

Lecture du livre des Actes des Apôtres

En ces jours-là,
le commandant du Temple et son escorte,
ayant amené les Apôtres, les présentèrent au Conseil suprême,
et le grand prêtre les interrogea :
« Nous vous avions formellement interdit
d’enseigner au nom de celui-là,
et voilà que vous remplissez Jérusalem de votre enseignement.
Vous voulez donc faire retomber sur nous
le sang de cet homme ! »
En réponse, Pierre et les Apôtres déclarèrent :
« Il faut obéir à Dieu
plutôt qu’aux hommes.
Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus,
que vous aviez exécuté en le suspendant au bois du supplice.
C’est lui que Dieu, par sa main droite, a élevé,
en faisant de lui le Prince et le Sauveur,
pour accorder à Israël la conversion
et le pardon des péchés.
Quant à nous, nous sommes les témoins de tout cela,
avec l’Esprit Saint,
que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent. »
Ceux qui les avaient entendus étaient exaspérés
et projetaient de les supprimer.

– Parole du Seigneur.

Psaume (33 (34), 2.9, 17-18, 19-20)

R/ Un pauvre crie ;
le Seigneur entend.
ou : Alléluia !
 (33, 7a)

Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Goûtez et voyez : le Seigneur est bon !
Heureux qui trouve en lui son refuge !

Le Seigneur affronte les méchants
pour effacer de la terre leur mémoire.
Le Seigneur entend ceux qui l’appellent :
de toutes leurs angoisses, il les délivre.

Il est proche du cœur brisé,
il sauve l’esprit abattu.
Malheur sur malheur pour le juste,
mais le Seigneur chaque fois le délivre.

Évangile

« Le Père aime le Fils et il a tout remis dans sa main » (Jn 3, 31-36)

Alléluia. Alléluia.
Thomas, parce que tu m’as vu tu crois,
dit le Seigneur.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu.
Alléluia. (Jn 20, 29)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

« Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tous.
Celui qui est de la terre est terrestre,
et il parle de façon terrestre.
Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous,
il témoigne de ce qu’il a vu et entendu,
et personne ne reçoit son témoignage.
Mais celui qui reçoit son témoignage
certifie par là que Dieu est vrai.
En effet, celui que Dieu a envoyé
dit les paroles de Dieu,
car Dieu lui donne l’Esprit sans mesure.
Le Père aime le Fils
et il a tout remis dans sa main.
Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ;
celui qui refuse de croire le Fils ne verra pas la vie,
mais la colère de Dieu demeure sur lui. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Commentaire

Dans la première lecture, nous sommes à Jérusalem, tous connaissent Jésus, ses paroles et ses actions, sa mort et sa résurrection. Tous ont assisté aux mêmes faits, entendu les mêmes enseignements, ont vu les mêmes miracles, ont assisté à la même révolte barbare, ont vu le tombeau vide, ont prié et enseigné les mêmes prophéties qui annonçaient cela avec exactitude, et pourtant une question se pose : qu’est-ce qu’être témoin? En effet si les yeux et les oreilles étaient tournés vers la même direction, cette lecture nous montre la division la plus extrême puisqu’elle projette toujours la mort. Nos sens ne nous suffisent donc pas. En effet s’ils sont de simples outils, seul l’ouverture du cœur nous permet de percevoir la Vérité pour ce qu’Elle est. Mais ceci ne suffit toujours pas. Car oui, il faut également abandonner toute résistance humaine, abandonner nos sens totalement pour ne s’en remettre qu’à la Vérité du cœur, car c’est bien ainsi que l’Esprit fera de nous de véritables témoins. Être témoin n’est pas savoir ou connaître mais c’est agir poussé par l’Esprit. Nous sommes dans le livre des ACTES des apôtres.

Le psaume du jour attribué à David, précède Jésus d’environ mille ans, pourtant Jésus, en tant que Fils de Dieu, réactualise totalement cette prière par son incarnation, sa vie, sa passion, sa mort et sa résurrection. Jésus accomplit tout ce que cette prière nous invite à vivre dans le but de nous unir totalement au Seigneur Lui-même, comme pour nous montrer le chemin et plus encore : notre réelle capacité à rejoindre Dieu. Il nous envoie ainsi son Fils, qui se réapproprie cette parole, et nous évoque même la première partie du Sermon sur la Montagne (Mt 5), Les Béatitudes. C’est là toute l’espérance de Dieu pour sa créature que Jésus nous offre et qui pourrait nous dire : Heureux seront tous les hommes qui acceptent d’être les témoins de Dieu. Non pas seuls, mais bien guidés par le Christ, qui, prenant notre condition, nous ouvre tous les chemins vers cette rencontre.

L’ évangile quant à lui, nous rapporte les propos de Jean, alors que Jésus et ce dernier baptisent un grand nombre de personnes venant à eux. Les disciples des deux hommes s’interrogent mais n’étant pas encore prêts à accueillir le face à face avec Jésus, trouvent Jean qui les enseigne en rendant témoignage. Observons-en l’exemple parfait : Jean dans une totale adhérence au Seigneur est tout à Lui, auprès de Lui, jusqu’à « décroître pour qu’Il grandisse » (Jean 3, 30-31), à l’image de Dieu qui s’ abaisse jusqu’à prendre la condition d’Homme, jusqu’à l’Homme qui se fait assez humble pour se faire serviteur. Le témoignage de Jean est preuve de la parfaite gloire de Dieu qui invite l’homme à participer à cette gloire dans l’infini don d’amour auquel Il nous invite à participer.

Il nous est donné à TOUS d’être en mesure de voir et d’entendre avec les sens du cœur. Interrogeons-nous donc avec beaucoup d’ honnêteté : Pourquoi maintenir en soi-même le voile des résistances qui embrume avec tant d’opacité la véritable présence de Dieu ? Je suis bien porteur de Dieu, et pourtant qu’est-ce qui en moi suscite l’effort de le retenir avec tant d’énergie ? Car oui, se libérer de la division en sa propre personne c’est parvenir à se dépouiller de ce qui n’est pas Dieu. Reconnaître Dieu en soi, c’est pouvoir en être le témoin. Être témoin, c’est avoir fait la rencontre intime de Dieu qui change ma propre vie et à Son image, y inviter l’autre. Ainsi est-on celui qui est HEUREUX.

Clémence Hamon

« Dieu a envoyé son Fils dans le monde, pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Jn 3, 16-21)

Alléluia. Alléluia.
Dieu a tellement aimé le monde
qu’il a donné son Fils unique,
afin que ceux qui croient en Lui aient la vie éternelle.
Alléluia. (Jn 3, 16)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème :
« Dieu a tellement aimé le monde
qu’il a donné son Fils unique,
afin que quiconque croit en lui ne se perde pas,
mais obtienne la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde,
non pas pour juger le monde,
mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.
Celui qui croit en lui échappe au Jugement ;
celui qui ne croit pas est déjà jugé,
du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
Et le Jugement, le voici :
la lumière est venue dans le monde,
et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière,
parce que leurs œuvres étaient mauvaises.
Celui qui fait le mal déteste la lumière :
il ne vient pas à la lumière,
de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ;
mais celui qui fait la vérité vient à la lumière,
pour qu’il soit manifeste
que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Commentaire

Nous lisons depuis lundi le chapitre 3 de l’Évangile de Jean. Nous nous situons donc, dans tout ce chapitre, au début de la vie publique de Jésus, peu après le premier signe, celui des noces de Cana (ch. 2). C’est dire l’importance des paroles de Jésus que nous lisons aujourd’hui, il annonce l’essentiel de ce qui va suivre, il nous donne précisément l’éclairage nécessaire pour mieux vivre ce qui va suivre. « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son fils unique »: n’est-ce pas déjà là l’annonce de la Pâque que nous venons de vivre? Et si ce « Fils unique » nous a été « donné »,  ce n’est pas pour nous juger, mais pour nous sauver.

Mais que faut-il entendre plus précisément par ce terme « juger »? Le mot grec ainsi traduit signifie séparer, trier, discerner. Lorsqu’il est, comme ici, opposé à « sauver », il semble  indiquer non pas n’importe quel jugement, mais une condamnation. Et Jésus nous dit bien qu’il n’a pas été envoyé pour juger, donc ni pour condamner, ni même pour séparer – les bons des méchants, les pêcheurs des justes – , pas plus que pour stigmatiser ou dénoncer, mais pour sauver « le monde », alors même que ce terme a chez lui une connotation péjorative. Le jugement vient en effet de celui qui se sépare, qui se condamne, et cela par le fait même « qu’il ne croit pas ». Notons la force du verbe employé sans aucun complément, il ne s’agit pas ici de ne pas croire à ceci ou cela, c’est bien plus radical, il s’agit d’un manque total de foi, de confiance. Ce n’est pas Jésus, ni le Père, qui juge, c’est nous-même qui nous jugeons. Pensons à Judas, qui se pend parce qu’il n’a même pas envisagé que Jésus pouvait lui pardonner sa trahison. Alors même que Pierre, en dépit de son triple reniement, a confiance en la miséricorde du Seigneur.

Ce jugement que nous nous infligeons à nous-mêmes est précisé dans la suite du texte. « La lumière est venue dans le monde », Jésus est la lumière, il fait la lumière, il met en lumière, il dissipe les ténèbres, telle une lampe ou une flamme qui fait reculer l’obscurité, en nous et autour de nous. Mais certains, certaines parts de nous-mêmes, fuient la lumière, s’en séparent d’eux-mêmes, se condamnent, se jugent ainsi incapables ou indignes de la supporter. La lumière, c’est une expérience que nous faisons tous concrètement, peut en effet être aveuglante, douloureuse. Mais venir à la lumière, s’exposer à elle, c’est aussi un processus de libération, c’est accepter, admettre, reconnaître les « mauvaises œuvres » afin, ensuite, de pouvoir s’en écarter.

Ainsi, pour nous, concrètement et quotidiennement, venir à la lumière c’est se laisser éclairer par le Fils, donc être de plus en plus proche de lui, à travers la prière, la lecture et la méditation de sa parole, les gestes et pensées tournés vers les autres, et bien sûr la pratique des différents sacrements. C’est dissiper de plus en plus, ou sans cesse à nouveau, en nous, les ténèbres du péché, mais aussi d’abord de la peur, du manque de confiance, c’est-à-dire du manque de foi, de nos difficultés à croire. Ces difficultés à croire, ce sont celles que les disciples eux-mêmes ont éprouvées au matin de Pâques et dans les jours qui suivent. Il a fallu que Jésus se manifeste encore et encore à eux. La Résurrection a eu lieu dans la nuit, nulle ténèbre ne résiste à cette lumière, encore faut-il accepter de s’y exposer.

Marie-Christine Gillet

Première lecture – Lecture du livre des Actes des Apôtres (Actes  4, 32-37)

La multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul cœur et une seule âme ; et personne ne disait que ses biens lui appartenaient en propre, mais ils avaient tout en commun. C’est avec une grande puissance que les Apôtres rendaient témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus, et une grâce abondante reposait sur eux tous. Aucun d’entre eux n’était dans l’indigence, car tous ceux qui étaient propriétaires de domaines ou de maisons les vendaient, et ils apportaient le montant de la vente pour le déposer aux pieds des Apôtres ; puis on le distribuait en fonction des besoins de chacun. Il y avait un lévite originaire de Chypre, Joseph, surnommé Barnabé par les Apôtres, ce qui se traduit : « homme du réconfort ». Il vendit un champ qu’il possédait et en apporta l’argent qu’il déposa aux pieds des Apôtres. – Parole du Seigneur.


Commentaire

Quelques années avant Luc, l’apôtre Paul écrivait ainsi aux Ephésiens : « Comme votre vocation vous a tous appelés à une seule espérance, de même il y a un seul Corps et un seul Esprit. » (Ep 4, 4). Telle est notre vocation, former un seul corps, rassemblés en un seul Esprit, en vue d’une seule espérance. La réalité est cependant différente. Il y a bien des signes de discorde au sein de l’Eglise, dans nos communautés paroissiales, et jusque dans nos familles. Les Actes des Apôtres et les lettres apostoliques rapportaient déjà la difficulté de maintenir l’unité et la concorde. C’est que le Diviseur n’est jamais loin. Il rôde, et s’engouffre à la moindre ouverture. Seuls, nous ne pouvons rien faire. Mais en puisant à la source d’eau vive, nous pouvons combattre efficacement. C’est pourquoi il nous faut persévérer « dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières » (Actes 2, 42), comme nous le lisions Dimanche dernier.

La Parole de Dieu est transformante. Elle nous interpelle, nous nourrit, et nous vivifie. « De même que la pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, donnant la semence au semeur et le pain à celui qui doit manger ; ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission. » (Is 55, 10-11)

La prière est à notre âme ce que l’air est à nos poumons. Débranchée de la prière, l’âme s’asphyxierait bien vite. Alors prions, afin de ne pas nous laisser diviser, mais afin de suivre le chemin que le Seigneur trace pour nous. Prions chaque jour de notre vie. Prions d’un cœur attentif, sincère, humble et confiant. « Parle Seigneur, ton serviteur écoute. » Prions aussi avec Marie, et avec tous les Saints qui ne cessent d’intercéder pour nous.

L’Eucharistie est le pain dont nous avons besoin pour nous laisser transformer, et nous conformer à la ressemblance avec Jésus-Christ. L’Eucharistie est pardon, dans la mesure où nous sommes disposés à pardonner nous aussi. L’Eucharistie est action de grâce, pour le don que le Seigneur nous a fait de sa vie. L’Eucharistie est bénédiction, pour tous les cadeaux de la vie. L’Eucharistie est partage, car si un membre souffre, c’est tout le corps qui souffre.

La communion fraternelle va de pair avec la communion eucharistique, car aimer Dieu et aimer son prochain sont les deux faces d’une même réalité. Et l’une ne va pas sans l’autre. « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit : voilà le plus grand commandement et le premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Mt 22, 37-39)

Lors de chaque prière eucharistique, nous demandons humblement, qu’en ayant part au corps et au sang du Christ, nous soyons rassemblés par l’Esprit en un seul corps. Prions pour l’unité dans notre communauté paroissiale, que nous ayons un seul cœur et une seule âme. Prions pour l’unité dans l’Eglise. Prions pour l’unité des chrétiens. Et que cette unité trouve son prolongement dans l’attention portée aux frères, et notamment aux personnes démunies, isolées ou malades.

Thierry Magnan

« Personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jn 3, 1-8)

Alléluia. Alléluia.
Si vous êtes ressuscités avec le Christ,
recherchez les réalités d’en haut :
c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu.
Alléluia. (Col 3, 1)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Il y avait un homme, un pharisien nommé Nicodème ;
c’était un notable parmi les Juifs.
Il vint trouver Jésus pendant la nuit.
Il lui dit :
« Rabbi, nous le savons,
c’est de la part de Dieu que tu es venu
comme un maître qui enseigne,
car personne ne peut accomplir
les signes que toi, tu accomplis,
si Dieu n’est pas avec lui. »
Jésus lui répondit :
« Amen, amen, je te le dis :
à moins de naître d’en haut,
on ne peut voir le royaume de Dieu. »
Nicodème lui répliqua :
« Comment un homme peut-il naître
quand il est vieux ?
Peut-il entrer une deuxième fois dans le sein de sa mère
et renaître ? »
Jésus répondit :
« Amen, amen, je te le dis :
personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit,
ne peut entrer dans le royaume de Dieu.
Ce qui est né de la chair est chair ;
ce qui est né de l’Esprit est esprit.
Ne sois pas étonné si je t’ai dit :
il vous faut naître d’en haut.
Le vent souffle où il veut :
tu entends sa voix,
mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va.
Il en est ainsi
pour qui est né du souffle de l’Esprit. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Commentaire

Etonnant, même incroyable à la première lecture, ce passage de l’évangile de St Jean où un pharisien se rend chez Jésus « PENDANT LA NUIT » !
Voilà un détail bien étrange.
Nicodème, notable juif, ne veut pas être vu par ses pairs, d’où sa résolution de se mettre en route quand chacun dort. L’obscurité est certes propice au doute, au questionnement intérieur et l’urgence d’obtenir éclaircissement et réponse surgit chez Nicodème qui est dans les ténèbres au propre comme au figuré.
Craintif, mais poussé par les besoins de son âme et sa curiosité de docteur de la Loi, il rencontre jésus qui l’accueille là ou il réside.
Jésus le reçoit, peut-être un peu surpris de la démarche. Nicodème ne pose pas de questions à Jésus, il l’appelle « Rabbi » c’est à dire « maître » et reconnait en lui la présence et la puissance de Dieu.
Il est interpellé par les signes accomplis par Jésus et veut en savoir plus.
Jésus lui explique alors un peu abruptement qu’une seule condition est nécessaire pour voir le royaume de Dieu : « naître d’en haut », notion que Nicodème malgré ses connaissances et ses qualités ne comprend pas.
En effet il interprète littéralement cette « re-naissance » d’où le malentendu que perçoit Jésus.
Celui-ci va alors éclairer son interlocuteur, lui ouvrir le coeur et l’esprit en lui faisant une révélation capitale : « Personne , à moins de naître de l’eau et de l’esprit, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. »
Le royaume de Dieu donne accès à une vie nouvelle, Jésus dévoile ainsi à Nicodème un chemin pour y parvenir : vivre au souffle de l’Esprit, être disponible à sa réception, se laisser caresser par le vent.
En grec, comme en hébreu le même mot désigne le vent et l’esprit.

Nicodème, avançant dans la nuit ressemble à tous ceux qui ont une vision obscure de la foi et espèrent voir se lever une lumière.
Alors chers amis, comme Nicodème en quête de Dieu, osons frapper à la porte que Jésus est prêt à nous ouvrir, à tout moment, de jour comme de nuit.
Confions-nous à lui qui est toujours à notre écoute, laissons-le dissiper nos peurs et nos obscurités en priant l’Esprit Saint, en lisant la Parole de Dieu et en témoignant de La Bonne Nouvelle auprès de ceux qui demeurent dans les ténèbres et ont soif de réconfort et de certitudes.

Oui, le Seigneur est proche, le Christ est vraiment ressuscité, il est dans notre vie. ALLELUIA !

Ghislaine Monin