Jn 15, 1-8

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage. Mais vous, déjà vous voici purifiés grâce à la parole que je vous ai dite. Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi.

Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples. »


Commentaire

Comme d’habitude, Jean vient compléter les évangiles synoptiques, leur donner un éclairage différent. Ici, on se rappelle de la parabole des vignerons meurtriers[1], où les métayers ne voulaient pas remettre le fruit de la vigne à son propriétaire. Jean donne une autre lecture de cette parabole. Car si le Christ est lui-même la vraie vigne, s’Il rentre lui-même dans la vigne dont nous sommes les sarments, il fait de nous les porteurs directs du fruit.  Ainsi, Jean opère comme un renversement éclairant.

En effet, en tant que serment, je ne peux être que le témoin du fruit que je porte car ce fruit, si je demeure dans le Christ, n’est jamais le mien, mais celui alimenté par le cep, et c’est d’ailleurs ce qui me réjouit et m’émerveille : je vois Dieu à l’œuvre, qui me fait la grâce immense de passer à travers moi, comme la sève traverse le serment jusqu’à la grappe. Je vois les fruits, devant moi, et d’une certaine manière, Dieu me les offre, m’en fait bénéficiaire, puisque je constate sa bonté et sa générosité (« cela se réalisera pour vous »).

Mais si ce fruit, je le considère comme le produit exclusif de mon travail, si je considère que « je l’ai bien gagné », si dès lors je ne daigne pas y voir la main de Dieu, si je ne veux pas y voir un cadeau magnifique, qui m’est d’abord destiné parce que, même si j’ai donné ma fatigue, j’ai eu la grâce que cela passe par moi, je reste à côté de la réalité des choses. La vie devient vide, absurde, sans avenir ni Espérance. Même si je bénéficiais d’un peu de foi au début, cette dernière va s’étioler, et devenir vide, morte, sèche, puisque la vue des fruits en est la première nourriture. A la limite, ce n’est pas Dieu qui enlève le sarment qui ne porte pas de fruit (c’est-à-dire qui ne veut pas voir les fruits de Dieu dans sa vie), c’est le sarment lui-même qui se coupe de la sève du cep, et va se dessécher, puis tomber, et n’être bon qu’à jeter au feu.

Demeurer dans le Christ, c’est donc lire chaque instant baigné de sa présence, où il agit, et où il nous fait porter du fruit. La « quantité » dépend des moments, mais c’est surtout une question de regard. L’enjeu est de savoir discerner le Christ qui vient marcher à nos côtés comme avec les compagnons d’Emmaüs, qui nous parle sur la route, et nous montre le jour qui demeure même dans la nuit qui descend. Et alors oui, nous verrons la Gloire de Dieu dans tous ces fruits. St Irénée disait bien « la Gloire de Dieu, c’est l’homme vivant, et la Vie de l’homme, c’est la vision de Dieu. »

 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 15,1-8.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron.
Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage.
Mais vous, déjà vous voici purifiés grâce à la parole que je vous ai dite.
Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi.
Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.
Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent.
Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous.
Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples. »


Commentaire

« Sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,5)

Attachons-nous de toutes nos forces au Christ, à cause de ceux qui s’efforcent continuellement de le détacher de l’âme, afin que Jésus ne s’en aille pas (cf. Jn 5,13), s’éloignant de la foule des pensées qui sont dans le lieu de l’âme. Il n’est pas possible de nous attacher à lui de toutes nos forces sans que l’âme se donne de la peine.
Cherchons à toucher sa vie dans la chair, afin de mener la nôtre avec humilité. Attachons nous à sa Passion, afin de supporter ce qui nous afflige en cherchant à l’imiter. Et goûtons l’ineffable économie qui le fit descendre jusqu’à nous : quand l’âme aura goûté à sa douceur, nous connaîtrons alors que le Seigneur est bon (cf. Ps 33(34),9). Outre tout cela, ou plutôt avant tout cela, croyons-le, ayons dans ce qu’il nous dit une foi inébranlable, acceptons chaque jour ce que nous envoie sa providence. Et quoi qu’elle nous apporte, accueillons-le avec action de grâce, dans la joie et de tout notre cœur, afin d’apprendre à ne regarder que Dieu seul, qui gouverne l’univers par les raisons divines de la sagesse. Quand nous faisons tout cela alors nous ne nous trouvons sans doute pas loin de Dieu, s’il est vrai que la piété est une perfection jamais accomplie, comme a dit l’un de ces hommes qui portaient Dieu et étaient parfaits en esprit. (…)
Le souvenir joyeux de Dieu, c’est-à-dire Jésus, joint à l’ardeur du cœur et à une aversion salvatrice, dissipe naturellement tous les sortilèges des pensées, les réflexions, les raisonnements, les imaginations, les formes ténébreuses, en un mot tout ce par quoi le malfaisant se prépare à combattre les âmes et les affronte, cherche à les décourager et les engloutit. Mais si on l’invoque, Jésus consume tout facilement. Car notre salut n’est en nul autre que dans le Christ Jésus. Le Sauveur l’a d’ailleurs dit lui-même : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,5).

Philothée le Sinaïte, moine et higoumène du monastère du Buisson ardent
Chapitres neptiques, n° 20, 22 (Philocalie des Pères neptiques ; trad. J. Touraille, éd. DDB-Lattès)

 

Jn 14, 21-26

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi, je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. » Jude – non pas Judas l’Iscariote – lui demanda : « Seigneur, que se passe-t-il ? Est-ce à nous que tu vas te manifester, et non pas au monde ? » Jésus lui répondit : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi : elle est du Père, qui m’a envoyé. Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous ; mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. »

Méditation

La condition pour voir le Christ serait donc de l’aimer ? Voilà qui dit ce qu’est la foi. Aimer est plus que croire en une hypothèse invérifiable, cela repose sur une expérience. C’est encore plus qu’un élan de confiance totale, c’est voir l’avenir du monde à travers la personne aimée… avec comme corollaire vouloir le bonheur de cette dernière. Et du coup, c’est à la fois garder le souvenir des moments passés ensemble comme un trésor, et être dans l’attente de pouvoir reprendre la relation. Une soif inextinguible de continuité.

Ce n’est qu’une opinion, car ce n’est mentionné dans les Ecritures, mais je suis persuadé que le Christ n’a pas fait d’exclusion dans son choix d’apparaître après sa résurrection. Ce n’est pas dans ses habitudes. Et dès lors, il ne s’est peut-être pas manifesté qu’aux apôtres, ni même aux « 500 frères » mentionnés dans la 1ère aux Corinthiens. Il s’est peut-être aussi manifesté beaucoup plus largement, et même, pourquoi pas, à Caïphe et Hanne qui l’ont condamné. Mais on ne peut repérer sa présence que si on en attend ardemment la chaleur. Caïphe et Hanne en étaient bien loin. Marie-Madeleine en était peut être la plus assoiffée, et peut-être est-ce la raison pour laquelle elle fut la première (sans compter Marie, bien sûr, mais l’Ecriture reste discrète sur ce point comme si cela allait de soi).

Alors peut-être avons-nous soif, aussi, et n’avons-nous rien vu. C’est juste une question de lunettes et d’accommodation. Mais sans cette soif qui cherche partout les traces de son passage, qui filtre les évènements aux tamis de la tendresse qu’ils nous témoignent jusque dans les moments douloureux (et peut-être spécialement à ces moments-là), on risque de passer à côté. Le Christ, s’il est l’Emmanuel, tient sa promesse de Mt 28-20 « Et moi, Je Suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ». Il le fait sans être envahissant, mais avec une délicatesse et une humilité exquises, comme un ami qui ne lâche pas son ami.

Certes, discerner sa présence sera toujours un acte de foi, où nous pourrions décider de ne rien voir. Mais laisser, au moins, cette éventualité d’une signature de sa part, et mettre bout à bout les différents évènements où nous l’avons deviné permettra d’en découvrir le fil rouge, et de comprendre encore mieux la tendresse avec laquelle il s’est approché, même sans rien dire de spécial, juste pour être là et poser comme une caresse à l’âme. C’est se découvrir aimé, tout simplement. Et ça change tout.

 Père Marc

 

« Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jn 14, 7-14)

Alléluia. Alléluia.
Si vous demeurez dans ma parole,
vous êtes vraiment mes disciples ;
alors vous connaîtrez la vérité, dit le Seigneur.
Alléluia. (Jn 8, 31b- 32)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Puisque vous me connaissez,
vous connaîtrez aussi mon Père.
Dès maintenant vous le connaissez,
et vous l’avez vu. »
Philippe lui dit :
« Seigneur, montre-nous le Père ;
cela nous suffit. »
Jésus lui répond :
« Il y a si longtemps que je suis avec vous,
et tu ne me connais pas, Philippe !
Celui qui m’a vu
a vu le Père.
Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ?
Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père
et que le Père est en moi !
Les paroles que je vous dis,
je ne les dis pas de moi-même ;
le Père qui demeure en moi
fait ses propres œuvres.
Croyez-moi :
je suis dans le Père,
et le Père est en moi ;
si vous ne me croyez pas,
croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes.
Amen, amen, je vous le dis :
celui qui croit en moi
fera les œuvres que je fais.
Il en fera même de plus grandes,
parce que je pars vers le Père,
et tout ce que vous demanderez en mon nom,
je le ferai,
afin que le Père soit glorifié dans le Fils.
Quand vous me demanderez quelque chose en mon nom,
moi, je le ferai. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Commentaire

Pascal dans son écrit « Preuves de Jésus Christ », extrait des Pensées, estime que « seul Dieu parle bien de Dieu ? » Dans le passage d’évangile de ce jour, le Fils parle de son Père comme personne ne peut en parler : Il nous dit combien il est en parfaite union avec lui, combien ses paroles sont toutes issues du Père, combien le Père est à la source de son être, tel un jaillissement éternel. Sommes-nous mis à l’écart de cet amour ? Non car il nous est donné d’y participer par le don de l’Esprit. « Celui qui m’a vu a vu le Père. » Que cela est beau à entendre. Il s’agit, ici, de l’une des plus belles révélations de l’Evangile. Jésus et le Père ne font pas un, ils sont uns. Et aujourd’hui   4éme samedi de Pâques, l’Eglise nous invite à considérer l’importance pour un chrétien de pouvoir connaître le Christ, intimement et chaque fois mieux. Nous sommes la transparence du Fils parce que nous sommes oints de l’Esprit de Jésus par notre baptême et notre confirmation : l’Esprit nous fait chrétien. A l’aube de la chrétienté, ce sont les païens, ceux d’Antioche, qui observant la manière de vivre de la première génération de croyants, en les voyant mettre tout en commun, leur donnèrent le nom de chrétiens, ce qui signifie que nous sommes d’autres Christs.

Il ne s’agit pas ici d’opérer des miracles encore plus prodigieux que ceux de Jésus : Il s’agit de vivre le mieux possible comme Jésus, dévêtu de nous-mêmes. Dieu n’habite que dans un cœur dépouillé. Chacune de nos actions faites sous l’emprise de l’Esprit de Dieu, est une œuvre plus grande. Plus grande parce que nous humains, pécheurs reconciliés, « pécheurs regardés par le Seigneur » disait notre Pape François, poursuivons l’agir de Dieu. Plus grande parce que Jésus, par nous, fait autant de merveilles que lorsqu’il était parmi nous. Chaque fois que nous rassemblons  « les enfants de Dieu dispersés » (Jn 11,52), chaque fois que nous « triomphons du monde » (Jn16, 8-11), chaque fois que nous relevons un blessé de la route (Lc10,25-37), chaque fois que nous « débordons de joie » d’énergie, nous faisons une œuvre plus grande encore : nous montrons le Père.

Voilà l’inouïe de notre être chrétien, voilà l’ineffable nouvelle. Comment croire que non seulement Jésus s’intéresse à nous, que non seulement il est pain de vie mais qu’il poursuit à travers nous son œuvre de salut. La demande de Philippe, « Montre-nous le Père » exprime l’aspiration universelle de voir Dieu, la source de tout bien. L’union du Fils à son Père est si parfaite, que Jésus peut reprocher à Philippe de ne pas le connaître, s’il n’a pas vu Dieu en lui. La demande de Philippe supposait que l’homme peut voir directement Dieu, alors que c’est uniquement par la médiation de Jésus qu’il devient possible de communiquer avec le Père. L’aspiration religieuse de l’humanité peut se réaliser depuis que le Fils de Dieu s’est incarné : dans ses actions, ses paroles et sa personne, Jésus révèle Dieu

La montée de Jésus vers le Père produira l’efficacité missionnaire des disciples. L’œuvre de Jésus était nécessairement incomplète : Jésus glorifié peut donner l’Esprit à ses disciples et il peut accomplir, ainsi, par eux des « œuvres plus grandes » qu’avant sa glorification. Comment pouvons-nous faire des choses plus grandes que celles de Jésus ? Au long des siècles, remplis du désir de rendre le monde meilleur, nous avons maîtrisés les maladies, (même si ce n’est pas encore le cas pour le Covid 19, mais nous y arriverons), combattu la famine, dompté les inondations des rivières, et conclu des alliances pour que la paix soit possible. Fais Seigneur que je continue ton œuvre avec la présence de ton Esprit en moi.  Jour après jour, que je puisse te connaître plus clairement, t’aimer plus ardemment, te suivre plus surement.

Jacques Averbuch – diacre

Chers Paroissiens, Chers Amis,

Cette nouvelle période de confinement que nous traversons et d’interruption des célébrations dominicales prive notre Paroisse de revenus réguliers et importants générés par les quêtes.

Ces quêtes représentent 15% des revenus de la paroisse.

Même si nous sommes en chute très importante d’activités, les charges fixes demeurent (frais de fonctionnement, traitements des prêtres, salaires des employés…)

Il vous est possible de continuer à participer, à distance, à la vie économique de la paroisse via l’application « La Quête ». Cette application est à télécharger sur votre téléphone, votre tablette ou votre ordinateur. Elle est opérationnelle depuis deux ans maintenant et fonctionne de façon très satisfaisante et sécurisée.

www.appli-laquete.fr

 

Le Père Marc et le Conseil Economique

 

Introduction
V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Jour de résurrection
Jour de Résurrection !
Peuples, rayonnons de joie !
C’est la Pâque, la Pâque du Seigneur !
Le Christ Dieu nous conduit
de la mort à la vie,
de la terre aux cieux,
et nous chantons sa victoire :

R/ Christ est ressuscité d’entre les morts !
Par la mort, il a détruit la mort !
À ceux qui sont au tombeau,
Il accorde la vie !

Que le ciel se réjouisse,
que la terre soit en fête,
que soit dans l’allégresse
le monde visible et invisible,
car le Christ est ressuscité,
lui, la joie éternelle :

La destruction de la mort, célébrons-la,
et la ruine de l’enfer.
Louons l’auteur
d’une vie neuve et immortelle,
le Dieu unique de nos pères,
le Béni, le Glorieux :

Ô Pâque grande et toute sainte, ô Christ,
Ô Sagesse, ô Verbe de Dieu, ô Force,
fais que nous te soyons unis
en parfaite vérité,
au jour sans fin de ton Royaume :

Une Pâque sacrée nous est apparue :
Pâque nouvelle et sainte, Pâque mystique,
Pâque très pure, Pâque du Christ, notre Sauveur,
Pâque immaculée, Pâque grandiose,
Pâque des croyants,
Pâque qui sanctifie les fidèles,
Pâque qui ouvre le Paradis :

Voici le jour de la Résurrection !
En cette solennité, rayonnons de joie.
Embrassons-nous les uns les autres.
À ceux même qui nous haïssent, disons : Frères !
Pardonnons tout à cause de la Résurrection
et chantons :

R/ Christ est ressuscité d’entre les morts !
Par la mort, il a détruit la mort !
À ceux qui sont au tombeau,
Il accorde la vie !

Antienne
Dieu a tant aimé le monde qu’il lui a donné son Fils, alléluia.

Psaume : 144 – I
1 Je t’exalterai, mon Dieu, mon Roi,
je bénirai ton nom toujours et à jamais !

2 Chaque jour je te bénirai,
je louerai ton nom toujours et à jamais.
3 Il est grand, le Seigneur, hautement loué ;
à sa grandeur, il n’est pas de limite.

4 D’âge en âge, on vantera tes œuvres,
on proclamera tes exploits.
5 Je redirai le récit de tes merveilles,
ton éclat, ta gloire et ta splendeur.

6 On dira ta force redoutable ;
je raconterai ta grandeur.
7 On rappellera tes immenses bontés ;
tous acclameront ta justice.

8 Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour ;
9 la bonté du Seigneur est pour tous,
sa tendresse, pour toutes ses œuvres.

Antienne
Tout honneur et toute gloire au Roi des siècles, immortel et invisible, alléluia !

Psaume : 144 – II
10 Que tes œuvres, Seigneur, te rendent grâce
et que tes fidèles te bénissent !
11 Ils diront la gloire de ton règne,
ils parleront de tes exploits,

12 annonçant aux hommes tes exploits,
la gloire et l’éclat de ton règne :
13 ton règne, un règne éternel,
ton empire, pour les âges des âges.

Le Seigneur est vrai en tout ce qu’il dit,
fidèle en tout ce qu’il fait.
14 Le Seigneur soutient tous ceux qui tombent,
il redresse tous les accablés.

15 Les yeux sur toi, tous, ils espèrent :
tu leur donnes la nourriture au temps voulu ;
16 tu ouvres ta main :
tu rassasies avec bonté tout ce qui vit.

17 Le Seigneur est juste en toutes ses voies,
fidèle en tout ce qu’il fait.
18 Il est proche de ceux qui l’invoquent,
de tous ceux qui l’invoquent en vérité.

19 Il répond au désir de ceux qui le craignent ;
il écoute leur cri : il les sauve.
20 Le Seigneur gardera tous ceux qui l’aiment,
mais il détruira tous les impies.

21 Que ma bouche proclame
les louanges du Seigneur ! *
Son nom très saint, que toute chair le bénisse
toujours et à jamais !

Antienne
Le Seigneur est ma force et mon chant, il me rend libre, alléluia.

Cantique (AP 15)
3 Grandes, merveilleuses, tes œuvres,
Seigneur, Dieu de l’univers !

Ils sont justes, ils sont vrais, tes chemins,
Roi des nations.

4 Qui ne te craindrait, Seigneur ?
À ton nom, qui ne rendrait gloire ?

Oui, toi seul es saint ! +
Oui, toutes les nations viendront
et se prosterneront devant toi ; *
oui, ils sont manifestés, tes jugements.

Parole de Dieu : HE 5, 8-10
Bien qu’il soit le Fils, le Christ a pourtant appris l’obéissance par les souffrances de sa passion ; et, ainsi conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel. Car Dieu l’a proclamé grand prêtre selon le sacerdoce de Melkisédek.

Répons
R/ Jésus se trouva au milieu d’eux et leur dit :
* La paix soit avec vous ! Alléluia !

V/ Avance ton doigt ; mets ta main dans mon côté. *

Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit. R/

Antienne
Le bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis. Alléluia.

Cantique de Marie (LC 1)
47 Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !

48 Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais, tous les âges me diront bienheureuse.

49 Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !

50 Son amour s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent ;

51 Déployant la force de son bras,
il disperse les superbes.

52 Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.

53 Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.

54 Il relève Israël, son serviteur,
il se souvient de son amour,

55 de la promesse faite à nos pères,
en faveur d’Abraham et de sa race, à jamais.

Intercession
Supplions Jésus notre Sauveur qui a renouvelé la vie par sa croix :

R/ Mets en nous, Seigneur, un esprit nouveau !
Christ Sauveur, crucifié dans la chair, vivifié par l’Esprit :
— fais-nous mourir au péché et vivre pour le Père.

Tu as envoyé tes disciples dans le monde entier :
— assiste aujourd’hui les ouvriers de l’Évangile.

Face aux puissants, tu as témoigné de la vérité :
— inspire aux autorités le respect des consciences.

Tu nous prépares un autre ciel, une autre terre :
— donne-nous de transformer ce monde à leur image.

Tu es descendu aux enfers annoncer la Bonne Nouvelle :
— sois l’espérance et la joie de nos frères défunts.

Notre Père

Oraison
Dieu à qui nous devons le salut et la liberté, écoute le cri de notre prière : puisque tu nous as rachetés par le sang de ton Fils, fais que nous puissions vivre de toi et trouver en toi le bonheur éternel.

 

« Si quelqu’un reçoit celui que j’envoie, il me reçoit moi-même » (Jn 13, 16-20)

Alléluia. Alléluia.
Jésus Christ, témoin fidèle,
premier-né d’entre les morts,
tu nous aimes, et par ton sang
tu nous délivres du péché.
Alléluia. (cf. Ap 1, 5ab)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Après avoir lavé les pieds de ses disciples,
Jésus parla ainsi :
« Amen, amen, je vous le dis :
un serviteur n’est pas plus grand que son maître,
ni un envoyé plus grand que celui qui l’envoie.
Sachant cela, heureux êtes-vous,
si vous le faites.
Ce n’est pas de vous tous que je parle.
Moi, je sais quels sont ceux que j’ai choisis,
mais il faut que s’accomplisse l’Écriture :
Celui qui mange le pain avec moi
m’a frappé du talon.
Je vous dis ces choses dès maintenant,
avant qu’elles n’arrivent ;
ainsi, lorsqu’elles arriveront,
vous croirez que moi, JE SUIS.
Amen, amen, je vous le dis :
si quelqu’un reçoit celui que j’envoie, il me reçoit moi-même ;
et celui qui me reçoit, reçoit Celui qui m’a envoyé. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Commentaire

Au cœur de l’évangile de ce jour, une béatitude : « Sachant cela, heureux êtes-vous si vous le faites. » De quoi s’agit-il ? Au moment d’entrer dans sa Passion, Jésus, en tenue de serviteur, vient de laver les pieds de ses disciples. Sur le moment, ils n’y ont pas compris grand-chose, rappelons-nous la réaction de Pierre… Alors Jésus explique : « Si je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. » Les disciples ne sont pas au-dessus de leur Maître. S’il s’est fait le Serviteur, ils devront, à leur tour, prendre le tablier de service, et c’est l’amour qu’ils mettront dans ce geste qui aura du prix aux yeux de Dieu. Jésus proclame ainsi la béatitude du service fraternel. Béatitude et joie qui sont à la mesure du don de soi, car, en ce domaine, perdre sa vie, c’est la trouver. A ce passage d’évangile, font écho ces paroles du bienheureux Christian de Chergé, prieur de Tibbihirine : « D’expérience, nous savons que les petits gestes coûtent souvent beaucoup, surtout quand il faut les répéter chaque jour. Laver les pieds de ses frères le Jeudi saint passe, mais s’il fallait le faire quotidiennement et au tout venant !!!

Ce geste de Jésus est un geste de service mais aussi de don de soi, total, ce que Jésus va vivre dans sa passion qui suit immédiatement après ce passage. Le chrétien n’est pas plus grand que son maître, ce qui veut dire que chacun, chacune doit prendre sa part de risque pour l’annonce de l’Evangile. Il ne s’agit pas de faire comme Juda, celui que Jésus désigne :  celui qui va manger en même temps que Lui dans le plat est celui qui va le livrer. Juda a livré Jésus pour de l’argent et nous, nous cherchons souvent des excuses pour nous dérober à cette mission, à ce service, la peur du qu’en dira-t-on qui nous fait renoncer au témoignage. Peut-être que, comme Juda, nous sommes tentés parfois de trahir pour de l’argent, c’est-à-dire de mettre la recherche du confort matériel avant le bien spirituel, de mettre les intérêts économiques avant le bien-être de l’homme. Le serviteur n’est pas plus grand que son maître, eh bien mettons-nous au service, comme le Christ.

Je ne sais si le Père Marc l’a fait exprès en me demandant ces commentaires et je le remercie, mais ces textes d’évangile de ces deniers jours, tombent à point car, en mai, notre pape François invite, dans une vidéo, à prier pour les diacres qui « sont les gardiens du service dans l’Eglise. Les diacres sont consacrés au service des pauvres dont le visage est celui du Christ souffrant… Les diacres ne sont pas des prêtres en second : ils font partie du clergé et vivent leur vocation en famille et, avec la famille. » Il appelle aussi à prier « pour que les diacres, fidèles à leur charisme au service de la Parole et des pauvres, soient un signe stimulant pour toute l’Eglise. Les diacres, participent, de façon particulière, à la mission et à la grâce du Christ. Le sacrement de l’ordre les marque d’un sceau que personne ne peut enlever et qui les configure au Christ-diacre, c’est-à-dire serviteur de tous. »

Jacques Averbuch – diacre