« Si quelqu’un reçoit celui que j’envoie, il me reçoit moi-même » (Jn 13, 16-20)

Alléluia. Alléluia.
Jésus Christ, témoin fidèle,
premier-né d’entre les morts,
tu nous aimes, et par ton sang
tu nous délivres du péché.
Alléluia. (cf. Ap 1, 5ab)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Après avoir lavé les pieds de ses disciples,
Jésus parla ainsi :
« Amen, amen, je vous le dis :
un serviteur n’est pas plus grand que son maître,
ni un envoyé plus grand que celui qui l’envoie.
Sachant cela, heureux êtes-vous,
si vous le faites.
Ce n’est pas de vous tous que je parle.
Moi, je sais quels sont ceux que j’ai choisis,
mais il faut que s’accomplisse l’Écriture :
Celui qui mange le pain avec moi
m’a frappé du talon.
Je vous dis ces choses dès maintenant,
avant qu’elles n’arrivent ;
ainsi, lorsqu’elles arriveront,
vous croirez que moi, JE SUIS.
Amen, amen, je vous le dis :
si quelqu’un reçoit celui que j’envoie, il me reçoit moi-même ;
et celui qui me reçoit, reçoit Celui qui m’a envoyé. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Commentaire

Au cœur de l’évangile de ce jour, une béatitude : « Sachant cela, heureux êtes-vous si vous le faites. » De quoi s’agit-il ? Au moment d’entrer dans sa Passion, Jésus, en tenue de serviteur, vient de laver les pieds de ses disciples. Sur le moment, ils n’y ont pas compris grand-chose, rappelons-nous la réaction de Pierre… Alors Jésus explique : « Si je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. » Les disciples ne sont pas au-dessus de leur Maître. S’il s’est fait le Serviteur, ils devront, à leur tour, prendre le tablier de service, et c’est l’amour qu’ils mettront dans ce geste qui aura du prix aux yeux de Dieu. Jésus proclame ainsi la béatitude du service fraternel. Béatitude et joie qui sont à la mesure du don de soi, car, en ce domaine, perdre sa vie, c’est la trouver. A ce passage d’évangile, font écho ces paroles du bienheureux Christian de Chergé, prieur de Tibbihirine : « D’expérience, nous savons que les petits gestes coûtent souvent beaucoup, surtout quand il faut les répéter chaque jour. Laver les pieds de ses frères le Jeudi saint passe, mais s’il fallait le faire quotidiennement et au tout venant !!!

Ce geste de Jésus est un geste de service mais aussi de don de soi, total, ce que Jésus va vivre dans sa passion qui suit immédiatement après ce passage. Le chrétien n’est pas plus grand que son maître, ce qui veut dire que chacun, chacune doit prendre sa part de risque pour l’annonce de l’Evangile. Il ne s’agit pas de faire comme Juda, celui que Jésus désigne :  celui qui va manger en même temps que Lui dans le plat est celui qui va le livrer. Juda a livré Jésus pour de l’argent et nous, nous cherchons souvent des excuses pour nous dérober à cette mission, à ce service, la peur du qu’en dira-t-on qui nous fait renoncer au témoignage. Peut-être que, comme Juda, nous sommes tentés parfois de trahir pour de l’argent, c’est-à-dire de mettre la recherche du confort matériel avant le bien spirituel, de mettre les intérêts économiques avant le bien-être de l’homme. Le serviteur n’est pas plus grand que son maître, eh bien mettons-nous au service, comme le Christ.

Je ne sais si le Père Marc l’a fait exprès en me demandant ces commentaires et je le remercie, mais ces textes d’évangile de ces deniers jours, tombent à point car, en mai, notre pape François invite, dans une vidéo, à prier pour les diacres qui « sont les gardiens du service dans l’Eglise. Les diacres sont consacrés au service des pauvres dont le visage est celui du Christ souffrant… Les diacres ne sont pas des prêtres en second : ils font partie du clergé et vivent leur vocation en famille et, avec la famille. » Il appelle aussi à prier « pour que les diacres, fidèles à leur charisme au service de la Parole et des pauvres, soient un signe stimulant pour toute l’Eglise. Les diacres, participent, de façon particulière, à la mission et à la grâce du Christ. Le sacrement de l’ordre les marque d’un sceau que personne ne peut enlever et qui les configure au Christ-diacre, c’est-à-dire serviteur de tous. »

Jacques Averbuch – diacre

Soirée éducation avec Mgr ROUGÉ

Ce temps de confinement a été source d’exigences et d’interrogations nouvelles en matière d’éducation (télé-enseignement, catéchisme à distance, partage du même espace de vie à temps complet…).

Quels enseignements éducatifs en tirer pour l’avenir ? Comment aborder le déconfinement progressif qui s’annonce ?

Parlons-en avec des éducateurs et des catéchistes le jeudi 7 mai à 20h45 sur la chaîne YouTube du diocèse de Nanterre en direct depuis l’église Sainte-Marie des Fontenelles de Nanterre.

« Moi qui suis la lumière, je suis venu dans le monde » (Jn 12, 44-50)

Alléluia. Alléluia.
Moi, je suis la lumière du monde, dit le Seigneur.
Celui qui me suit aura la lumière de la vie.
Alléluia. (Jn 8, 12)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus s’écria :
« Celui qui croit en moi, ce n’est pas en moi qu’il croit,
mais en Celui qui m’a envoyé ;
et celui qui me voit voit Celui qui m’a envoyé.
Moi qui suis la lumière, je suis venu dans le monde
pour que celui qui croit en moi
ne demeure pas dans les ténèbres.
Si quelqu’un entend mes paroles et n’y reste pas fidèle,
moi, je ne le juge pas, car je ne suis pas venu juger le monde, mais le sauver.
Celui qui me rejette et n’accueille pas mes paroles
aura, pour le juger, la parole que j’ai prononcée :
c’est elle qui le jugera au dernier jour.
Car ce n’est pas de ma propre initiative que j’ai parlé :
le Père lui-même, qui m’a envoyé,
m’a donné son commandement
sur ce que je dois dire et déclarer ;
et je sais que son commandement est vie éternelle.
Donc, ce que je déclare,
je le déclare comme le Père me l’a dit. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Commentaire

« Je ne suis pas venu juger le monde, mais le sauver ? » Cette parole de Jésus se situe juste avant le lavement des pieds, ce moment où le Seigneur se met à genoux devant ses disciples et juste avant la Passion. Suivre le Christ, ne serait-ce pas se mettre, comme lui, dans l’attitude de serviteur ? L’Eglise n’est lumière que si elle se met au service des hommes et des femmes de notre temps : certes c’est un choix qui interpelle chacun et chacune et qui est toujours à renouveler. Il y a des lumières qui sont éblouissantes et insoutenables pour nos yeux, nous n’arrivons pas à les regarder. Mais il y a aussi des lumières qui éclairent doucement et que nous pouvons voir les yeux ouverts. Jésus nous entraine à sa suite en nous éclairant et non en nous aveuglant.

LE Covid 19, cet ennemi brutal, nous a confiné, mais ce temps nous conduit à une réflexion pour que nous nous mettions au clair avec nos engagements et peut-être pour renoncer à ceux qui n’en étaient pas. Certes les gestes barrières se sont imposés. Ne faudrait-il pas les retenir pour se mettre à distance du vieil homme qui sommeille en nous ? Le Royaume n’est-il pas la diffusion de cette lumière que rien ne peut arrêter car elle éclaire nos ténèbres. Nous avons sans cesse besoin d’être rétablis dans la confiance par la Lumière de Vérité, alors que les vents du monde sont si contraires et le quotidien si lourd d’angoisses et de désillusions. Que les yeux de notre cœur soient donc illuminés pour que nous soyons plongés dans le regard d’Amour que le Père pose sur nous. Alors c’est avec son regard que nous verrons nos frères et sœurs.

Dans le passage d’évangile de ce jour, un mot m’a frappé particulièrement dans la parole de Jésus : c’est celui de fidélité. Jésus nous parle de personnes qui entendent sa Parole mais qui n’y restent pas fidèle. La fidélité et la foi ont la même racine, ce sont deux mots qui vont de pair. De même que l’on ne peut pas rester fidèle à une personne en qui l’on n’a pas confiance, de même on ne peut pas nourrir notre foi et la garder vivante si l’on n’est pas fidèle à sa Parole, car la Parole est la nourriture de notre fo

Jésus ne fait rien de lui-même, Il est venu nous révéler l’Amour de Celui qui l’a envoyé vers nous. Dieu, son Père, c’est de cela qu’il nous parle inlassablement. Il nous en parle de toutes les manières : en paraboles, en comparaisons, en nous enseignant, en guérissant, en chassant les démons, etc… Jésus est venu pour nous illuminer en nous apprenant l’Amour de notre Père, mais souvent la séduction des biens de ce monde est trop forte et nous procure une satisfaction immédiate qui nous fait oublier l’essentiel qui est l’Amour de Dieu. Et tout comme la lumière naturelle permet la croissance dans les êtres vivants, l’exposition à la Lumière de l’Evangile est source de croissance pour nos esprits et notre vie intérieure.

Jacques Averbuch – diacre

Prions ensemble

Introduction
V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Que cherchez-vous au soir tombant
Que cherchez-vous au soir tombant
Avec des cœurs aussi brûlants ?
Où courez-vous en abaissant
Vos têtes ?
Tout simplement le jour promis
À ceux qui auront accueilli
Cette lumière que Dieu dit
Luire aux ténèbres.

N’étiez-vous donc pas prévenus ?
Ce nouveau jour qui apparut
Lors de la Pâque de Jésus,
Il monte ;
Où irions-nous si ce n’est là ?
Quand notre lumière décroît,
Nous savons bien qu’il est déjà
Le jour du monde.

Et vous aussi, venez le voir,
Mais hâtez-vous, car il est tard !
Chacun de nous aura sa part
De grâce ;
Chacun de vous, s’il prend l’esprit,
Et l’esprit vous mène à sa nuit,
Verra surgir ce jour promis :
C’est Dieu qui passe.

Voici pourquoi nous accourons
À sa nouvelle création :
Dieu fait toujours ce qui est bon
Pour l’homme.
Il le découvre peu à peu,
Doucement il ouvre nos yeux,
Car rien n’est impossible à Dieu,
Puisqu’il se donne.

Antienne
Jérusalem au sommet de ma joie ! Alléluia.

Psaume : 136
1 Au bord des fleuves de Babylone
nous étions assis et nous pleurions, +
nous souvenant de Sion ; *
2 aux saules des alentours
nous avions pendu nos harpes.

3 C’est là que nos vainqueurs
nous demandèrent des chansons, +
et nos bourreaux, des airs joyeux : *
« Chantez-nous, disaient-ils,
quelque chant de Sion. »

4 Comment chanterions-nous
un chant du Seigneur +
sur une terre étrangère ? *
5 Si je t’oublie, Jérusalem,
que ma main droite m’oublie !

6 Je veux que ma langue
s’attache à mon palais +
si je perds ton souvenir, *
si je n’élève Jérusalem,
au sommet de ma joie.
[7-9]

Antienne
Du milieu des angoisses, tu m’as fait vivre, alléluia.

Psaume : 137
1 De tout mon cœur, Seigneur, je te rends grâce :
tu as entendu les paroles de ma bouche.
Je te chante en présence des anges,
2 vers ton temple sacré, je me prosterne.

Je rends grâce à ton nom pour ton amour et ta vérité,
car tu élèves, au-dessus de tout, ton nom et ta parole.
3 Le jour où tu répondis à mon appel,
tu fis grandir en mon âme la force.

4 Tous les rois de la terre te rendent grâce
quand ils entendent les paroles de ta bouche.
5 Ils chantent les chemins du Seigneur :
« Qu’elle est grande, la gloire du Seigneur ! »

6 Si haut que soit le Seigneur, il voit le plus humble ;
de loin, il reconnaît l’orgueilleux.
7 Si je marche au milieu des angoisses, tu me fais vivre,
ta main s’abat sur mes ennemis en colère.

Ta droite me rend vainqueur.
8 Le Seigneur fait tout pour moi !
Seigneur, éternel est ton amour :
n’arrête pas l’œuvre de tes mains.

Antienne
Tu nous as rachetés par ton sang, Seigneur, tu fis de nous un peuple de rois.

Cantique (AP 4-5)
4.11Tu es digne, Seigneur notre Dieu, *
de recevoir
l’honneur, la gloire et la puissance.

C’est toi qui créas l’univers ; *
tu as voulu qu’il soit :
il fut créé.

5.9Tu es digne, Christ et Seigneur, *
de prendre le Livre
et d’en ouvrir les sceaux.

Car tu fus immolé, +
rachetant pour Dieu, au prix de ton sang, *
des hommes de toute tribu,
langue, peuple et nation.

10 Tu as fait de nous, pour notre Dieu,
un royaume et des prêtres, *
et nous régnerons sur la terre.

12 Il est digne, l’Agneau immolé, +
de recevoir puissance et richesse,
sagesse et force, *
honneur, gloire et louange.

Parole de Dieu : 1 P 2, 4-5
Approchez-vous du Seigneur : il est la pierre vivante, que les hommes ont éliminée mais que Dieu a choisie parce qu’il en connaît la valeur. Vous aussi, soyez des pierres vivantes qui servent à construire le Temple spirituel, et vous serez le sacerdoce saint, présentant des offrandes spirituelles que Dieu pourra accepter à cause du Christ Jésus.

Répons
R/ Jésus dit aux disciples : La paix soit avec vous.

* Alléluia, alléluia !

V/ Avance ton doigt, mets ta main dans mon côté. *

Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit. R/

Antienne
Je connais mes brebis, elles viennent à ma suite, et je leur donne la vie éternelle. Alléluia.

Cantique de Marie (LC 1)
47 Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !

48 Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais, tous les âges me diront bienheureuse.

49 Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !

50 Son amour s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent ;

51 Déployant la force de son bras,
il disperse les superbes.

52 Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.

53 Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.

54 Il relève Israël, son serviteur,
il se souvient de son amour,

55 de la promesse faite à nos pères,
en faveur d’Abraham et de sa race, à jamais.

Intercession
Demandons au Christ d’achever par l’Esprit Saint ce qu’il a commencé dans son Église :

R/ Exauce-nous, Seigneur ressuscité !
Jésus, souviens-toi de l’Église, née de ton côté ouvert :
— qu’elle y puise l’eau et le sang dont elle vit.

Rappelle-toi l’humble amour de Pierre, à qui tu as confié la charge du troupeau :
— garde à son successeur le même amour dans la même foi.

Rappelle-toi les bords du lac et la pêche miraculeuse :
— rends fructueux le labeur des missionnaires.

Rappelle-toi le repas que tu préparais pour tes amis :
— donne-nous le goût du pain partagé.

Souviens-toi que tu as brisé les portes de la mort :
— rassemble dans ton Royaume tous nos frères défunts.

Notre Père

Oraison
Accorde-nous, Seigneur, d’entrer dans la joie de notre salut alors que nous fêtons la résurrection de ton Fils. Lui qui règne.

« Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10, 11-18)

Alléluia. Alléluia.
Je suis le bon pasteur, dit le Seigneur ;
je connais mes brebis
et mes brebis me connaissent.
Alléluia. (Jn 10, 14)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là, Jésus déclara :
« Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger,
qui donne sa vie pour ses brebis.
Le berger mercenaire n’est pas le pasteur,
les brebis ne sont pas à lui :
s’il voit venir le loup,
il abandonne les brebis et s’enfuit ;
le loup s’en empare et les disperse.
Ce berger n’est qu’un mercenaire,
et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui.
Moi, je suis le bon pasteur ;
je connais mes brebis,
et mes brebis me connaissent,
comme le Père me connaît,
et que je connais le Père ;
et je donne ma vie pour mes brebis.
J’ai encore d’autres brebis,
qui ne sont pas de cet enclos :
celles-là aussi, il faut que je les conduise.
Elles écouteront ma voix :
il y aura un seul troupeau
et un seul pasteur.
Voici pourquoi le Père m’aime :
parce que je donne ma vie,
pour la recevoir de nouveau.
Nul ne peut me l’enlever :
je la donne de moi-même.
J’ai le pouvoir de la donner,
j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau :
voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Commentaire

Dans le passage d’évangile de Saint Jean, que l’Eglise nous propose aujourd’hui et qui fait suite à celui d’hier, il nous est donné de réentendre les paroles fortes de Jésus à l’encontre des juifs : « Moi je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis… » L’affirmation revient à trois reprises dans ce même passage et elle trouve tout son sens en songeant à ce que dit Jésus dans l’évangile de Matthieu ou de Marc : « Le fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. » Pour Jésus, servir et donner sa vie sont des expressions équivalentes. L’une et l’autre traduisent non pas une modalité du don de soi parmi d’autres, mais la manière d’être du Christ Sauveur et son Amour infini à l’égard de tous les hommes.

Le pasteur de tous les hommes, est devenu lui-même un agneau : il s’est mis lui-même du côté des agneaux, de ceux qui sont méprisés et tués. Ce n’est pas le pouvoir qui rachète, mais l’amour ! C’est là le signe de Dieu car il est lui-même Amour ; oui combien de fois désirerions-nous que Dieu se montre le plus fort : qu’Il frappe durement, qu’il terrasse le mal et qu’il crée un monde meilleur, surtout en cette période de pandémie où tant de personnes sont atteintes et en ce monde où il y a tant de malheureux de toutes sortes… Le service est donc constitutif de la nature même de l’Eglise. Il est une dimension essentielle du mystère de l’Eglise qu’il existe en son sein une vocation pour la signifier aux yeux de tous : le diaconat, mais cette dimension du service se retrouve dans chaque vocation chrétienne. Servir et aimer, cette devise de la spiritualité ignatienne doit devenir celle de tout baptisé et particulièrement des prêtres, des religieux et des religieuses. En cette semaine de prière pour les vocations puissions-nous réaliser à quel point est grand l’appel que Dieu nous adresse à être aujourd’hui les serviteurs de tous nos frères et sœurs et prions particulièrement pour nos prêtres. N’ayons pas peur, aussi, de dire aux jeunes que nous rencontrons que mettre ses pas dans ceux de Jésus, pour le service des hommes et des femmes, est épanouissant et rend heureux malgré les difficultés et les embûches rencontrées.

Le Christ ne nous déconnecte pas du réel, Il est une personne, Il est quelqu’un qui vient à, notre rencontre dans les pâturages plus ou moins verts de notre vie. Il est une présence agissante dont rien, ni personne ne peut nous séparer car son Amour est plus fort que la mort. Ces signes de l’Amour qui vient de Dieu, nous devons les reproduire à chaque instant dans notre amour des autres.

« Seigneur, donne à ton Eglise des bergers qui te ressemblent ! Seigneur, donne au monde des bergers selon ton cœur ! »

Jacques Averbuch – diacre

« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 60-69)

Alléluia. Alléluia.
Tes paroles, Seigneur,
sont esprit et elles sont vie.
Tu as les paroles de la vie éternelle.
Alléluia. (cf. Jn 6, 63c.68c)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là, Jésus avait donné un enseignement dans la synagogue de Capharnaüm. Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? »
Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ?
Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !…
C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie.
Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait.
Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. »
À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner.
Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »
Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.
Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »


Commentaire sur l’évangile de Jean, 4, 4 de Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444), évêque et docteur de l’Église

« Tu as les paroles de la vie éternelle »

« À qui donc irions-nous ? », demande Pierre. Il veut dire : « Qui nous instruira comme toi des mystères divins ? », ou encore : « Auprès de qui trouverions-nous quelque chose de meilleur ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » Elles ne sont pas intolérables, comme le disent d’autres disciples. Au contraire, elles conduisent à la réalité la plus extraordinaire de toutes, la vie sans fin, la vie impérissable. Ces paroles nous montrent bien que nous devons nous asseoir aux pieds du Christ, le prenant pour notre seul et unique maître, et nous tenir constamment près de lui. (…)
L’Ancien Testament aussi nous apprend qu’il faut suivre le Christ, toujours unis à lui. Effectivement, au temps où les Israélites, libérés de l’oppression égyptienne, se hâtaient vers la Terre promise, Dieu ne les laissait pas faire route en désordre. Celui qui donne sa Loi ne leur permettrait pas d’aller n’importe où, à leur gré. En effet, sans guide, à coup sûr ils se seraient complètement égarés (…) ; les Israélites trouvaient leur salut en restant avec leur guide. Aujourd’hui, nous faisons également le nôtre en refusant de nous séparer du Christ, car c’est lui qui s’est manifesté aux anciens sous les apparences de la tente, de la nuée et du feu (Ex 13,21; 26,1s). (…)
« Si quelqu’un me sert, qu’il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur » (Jn 12,26). (…) Or, la marche en compagnie et à la suite du Christ Sauveur ne se fait pas dans un sens matériel, mais plutôt par les œuvres de la vertu. Les disciples les plus sages s’y sont fermement engagés de tout leur cœur (…); avec raison ils disent : « Où irions-nous ? » En d’autres termes : « Nous serons toujours avec toi, nous nous attacherons à tes commandements, nous accueillerons tes paroles, sans jamais récriminer. Nous ne croirons pas, avec les ignorants, que ton enseignement est dur à entendre. Au contraire, nous dirons : ‘Qu’elle est douce à mon palais, ta promesse : le miel a moins de saveur dans ma bouche !’ » (Ps 118,103).