Ce jour, je vous propose un simple exercice de lectio divina.

C’est peut-être la plus traditionnelle et plus ancienne manière de prier qui soit dans le trésor de notre Eglise.

Mais un mot d’abord sur les mots.

Je viens de dire exercice.

Quelle fatigue ! toujours faire des devoirs, des exos !

Prenez-le plutôt comme on fait des exercices de yoga ou même d’étirement. Ou encore comme on apprend à faire la cuisine, il faut s’y exercer.

C’est donc une méthode qu’on acquiert. Entrer dans un texte n’est pas chose innée.

Et chaque sportif vous dira que c’est avec l’entrainement qu’on atteint le plaisir et l’aisance.

Par lectio divina, on entend ordinairement la lecture de la Parole de Dieu, la Bible, ancien et nouveau Testament donc. C’est donc à la rencontre de Celui qui Parole éternelle que nous allons. Ou plus exactement, Il nous attend. Il nous y attend, il habite sa parole, sa Présence vient sourdre des textes que nous allons lire. Quand nous scrutons l’Ecriture, c’est Lui qui nous sonde et descend en nous.

 

 

La lectio comporte mille façons de faire ; ça va de la copie calligraphiée du texte jusqu’à sa mémorisation marmonnée jour et nuit en passant par le goût de la poésie du texte…

Posons notre regard sur le psaume de la messe de ce jour.

Poser son regard, ici il s’agit plutôt de tendre l’oreille car ces quelques lignes n’ont rien de narratives, ce n’est pas une histoire qui est racontée, mais un poème.

PSAUME

(Ps 36 (37), 3-4, 18.23, 27.29)

Le salut des justes vient du Seigneur. 

Fais confiance au Seigneur, agis bien,
habite la terre et reste fidèle ;
mets ta joie dans le Seigneur :
il comblera les désirs de ton cœur.

Il connaît les jours de l’homme intègre
qui recevra un héritage impérissable.
Quand le Seigneur conduit les pas de l’homme,
ils sont fermes et sa marche lui plaît.

Évite le mal, fais ce qui est bien,
et tu auras une habitation pour toujours,
Les justes posséderont la terre
et toujours l’habiteront.

 

Plusieurs exercices donc :

1 ) Repérez les répétitions.

Facile ! c’est « habiter ».

Laissez venir à vous tous ce que ce verbe fait venir au cœur et à l’esprit : repos, maisonnée, famille, chez-soi…

Puis nombre de réminiscences de l’Ecriture :

J’habiterai la maison du Seigneur tous les jours de ma vie

Ce qui veut dire être (demeurer) dans la proximité de Celui qui s’est fait proche.

Maître où demeures-tu ? et ils demeurèrent avec lui, ce jour là

Demeurer avec Dieu, c’est bien notre destinée. Comment laisser faire cette appel sion en le laissant demeurer en nous ?

Laissez faire cette méditation.

2 ) un verset vous plait

Répétez-le. Encore. Encore. Chantez-le. Apprenez-le par cœur.

Tentez de vous le répéter plusieurs fois pendant la journée.

Vous verrez, il va produire du fruit.

Et quand le soir viendra, rendez-grâce à Dieu de vous avoir chuchoter de telles choses.

3 ) Ensuite vous pouvez aussi réfléchir aux juxtapositions poétiques.

Fais confiance au Seigneur, agis bien.

Bien agir, c’est faire confiance au Seigneur, c’est croire contre toutes les accusations de naïveté, qu’on ne se fait pas gruger, mais que le monde est plus beau parce que j’agis bien.

Mais aussi : c’est parce que j’ai foi en Dieu, que je ne pense pas que les choses sont sans autre sens que de me « rapporter », que je peux agir avec gratuité et joie.

Évite le mal, fais ce qui est bien, et tu auras une habitation pour toujours ;

La même idée, mais cette fois-ci quelque chose de l’Éternel s’est instillé.

Tant il est vrai que ceux qui font le mal sont littéralement « hors d’eux-mêmes », puisque notre vocation nous établit à l’image et à la ressemblance de Dieu. Par nature l’homme n’est pas enclin au mal, c’est par erreur qu’il l’est, par dévoiement. Le bonheur est dans le bien que nous recevons et dans le bien que nous partageons. Notre âme et notre cœur le savent bien, depuis toujours. Depuis ceux qui nous ont aimé, et de ce fait, qui nous ont grandis et nous ont donné d’habiter notre vie. Je rends grâce à Dieu pour ceux-là dont les noms sont inscrits en moi.

 

A suivre

PBK

 

 

Dédicace de la basilique du Latran

MAISON DE DIEU, MAISON DE L’ÉGLISE

 

De l’évangile selon saint Jean (2, 13-22)

13 Comme la Pâque juive était proche, Jésus monta à Jérusalem.

14 Dans le Temple, il trouva installés

les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs.

15 Il fit un fouet avec des cordes,

et les chassa tous du Temple, ainsi que les brebis et les bœufs ;

il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs,

16 et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d’ici.

Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. »

17 Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit :

L’amour de ta maison fera mon tourment. (cf. Ps 68, 10)

18 Des Juifs l’interpellèrent : « Quel signe peux-tu nous donner pour agir ainsi ? »

19 Jésus leur répondit : « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. »

20 Les Juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce sanctuaire,

et toi, en trois jours tu le relèverais ! »

21 Mais lui parlait du sanctuaire de son corps.

22 Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts,

ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ;

ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite.


Commentaire

La basilique Saint-Jean du Latran (dédiée à saint Jean-Baptiste et à saint Jean l’Évangéliste) est la cathédrale du diocèse de Rome ; elle a été édifiée en 320 par l’empereur Constantin.

Sur le fronton est gravé : « omnium urbis et orbis ecclesiarum mater et caput », « mère et tête de toutes les églises de la ville (de Rome) et du monde. »

Dans une lettre adressée aux évêques le 15 août dernier, le cardinal Robert Sarah écrivait : « Tandis que les païens construisaient des temples dédiés à la seule divinité, auxquels les gens n’avaient pas accès, les chrétiens, dès qu’ils jouirent de la liberté de culte, construisirent immédiatement des lieux qui seraient domus Dei et domus Ecclesiæ (= maison de Dieu et maison de l’Église), où les fidèles pourraient se reconnaître comme communauté de Dieu, peuple convoqué pour le culte et constitué comme une assemblée sainte. »

La basilique du Latran en est une excellente et antique illustration.

D’ailleurs, le mot « église » désigne d’abord l’assemblée des chrétiens ; c’est par la suite que le lieu où ils se trouvent réunis pour la célébration a pris le même nom.

Lorsque les évangiles parlent du Temple (restauré par Hérode le Grand en 46 ans), ils ne désignent pas le seul sanctuaire auquel uniquement le grand prêtre avait accès, mais l’ensemble des bâtiments de l’esplanade, y compris les parvis. Les marchands qui vendaient les animaux à offrir en sacrifice et les changeurs qui changeaient la monnaie de l’Empire (portant l’effigie de César ; cf. Mt 22, 19-21) en monnaie réservée au Temple exerçaient leurs activités dans l’un de ces édifices. Cette agitation mercantile finissait par prendre plus d’importance que le culte…

Or le Temple était le lieu de la présence de Dieu au milieu des hommes. Désormais c’est Jésus Christ qui est la présence de Dieu puisqu’il est Dieu lui-même : voilà pourquoi il est appelé Emmanuel (= Dieu avec nous ; cf. Is 7, 14, cité par Mt 1, 23).

Le Seigneur révèlera à la Samaritaine : « L’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. (…) Les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité. » (Jn 4, 21…23). C’est notre cas !

Par notre baptême nous sommes devenus membres du Corps du Christ. Ce Corps dont Il est la tête porte le nom d’Église (cf. 1Co 12 27 et Col 1, 18). Tout dans l’architecture et la décoration des églises que nous bâtissons est mis en œuvre pour donner un avant-goût du Royaume

En famille

– À la maison on peut prendre le temps de regarder (sur Internet par exemple) des images de la basilique du Latran ; ensuite on ira voir les photos de notre église paroissiale ou d’une autre église où l’on aime bien se rendre. Commenter ce qui semble caractéristique de ces sanctuaires, comparer, repérer ce qui est commun, etc.

– En ces temps où nous ne pouvons plus aller à l’église pour participer à la messe mais où elle reste pourtant ouverte, saisissons l’occasion de la visiter (souvent quand un lieu nous est trop familier, nous finissons par ne plus le voir…). Décrivons ce que nous avons sous les yeux, tâchons d’en comprendre le plan, le mobilier, les œuvres d’art qui l’habillent, etc.

N’oublions pas de nous arrêter pour prier devant le Saint Sacrement ou devant une statue.

Pour prier

Le Pape François a l’habitude de demander aux fidèles de prier pour lui. En ce jour où nous fêtons sa Cathédrale n’omettons pas de répondre à son désir :

Dieu qui ordonne toutes choses avec sagesse,

tu as fait de saint Pierre, chef des Apôtres, la pierre sur laquelle tu bâtis l’Église ;

regarde avec bonté le pape François que tu as choisi pour lui succéder :

qu’il soit le rocher inébranlable capable de confirmer ton peuple dans la foi

et de le garder dans une même communion.

Par Jésus Christ ton Fils, notre Seigneur, qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint Esprit,

Dieu pour les siècles des siècles. Amen

 

Missel romain

Mgr Yvon Aybram

 

Le service diocésain de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle vous propose de vous accompagner pour vivre la Liturgie de la Parole à la maison : « Vivre le dimanche en confinement »

 

Chers Paroissiens, Chers Amis,

Cette nouvelle période de confinement que nous traversons et d’interruption des célébrations dominicales prive notre Paroisse de revenus réguliers et importants générés par les quêtes.

Ces quêtes représentent 15% des revenus de la paroisse.

Même si nous sommes en chute très importante d’activités, les charges fixes demeurent (frais de fonctionnement, traitements des prêtres, salaires des employés…)

Il vous est possible de continuer à participer, à distance, à la vie économique de la paroisse via l’application « La Quête ». Cette application est à télécharger sur votre téléphone, votre tablette ou votre ordinateur. Elle est opérationnelle depuis deux ans maintenant et fonctionne de façon très satisfaisante et sécurisée.

www.appli-laquete.fr

 

Le Père Marc et le Conseil Economique

 

UN EXEMPLE PEU EXEMPLAIRE…

De l’évangile selon saint Luc (16, 1-8)

1 En ce temps-là Jésus disait aux disciples :
« Un homme riche avait un gérant qui lui fut dénoncé comme dilapidant ses biens.
2 Il le convoqua et lui dit : “Qu’est-ce que j’apprends à ton sujet ?
Rends-moi les comptes de ta gestion, car tu ne peux plus être mon gérant.”
3 Le gérant se dit en lui-même : “Que vais-je faire, puisque mon maître me retire la gestion ?
Travailler la terre ? Je n’en ai pas la force. Mendier ? J’aurais honte.
4 Je sais ce que je vais faire,
pour qu’une fois renvoyé de ma gérance, des gens m’accueillent chez eux.”
5 Il fit alors venir, un par un, ceux qui avaient des dettes envers son maître.
Il demanda au premier : “Combien dois-tu à mon maître ?”
6 Il répondit : “Cent barils d’huile.”
Le gérant lui dit : “Voici ton reçu ; vite, assieds-toi et écris cinquante.”
7 Puis il demanda à un autre : “Et toi, combien dois-tu ?”
Il répondit : “Cent sacs de blé.”
Le gérant lui dit : “Voici ton reçu, écris quatre-vingt.”
8 Le maître fit l’éloge de ce gérant malhonnête car il avait agi avec habileté
en effet, les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière. »


Commentaire
Même en lisant l’évangile, il faut oser s’étonner ; surtout lorsqu’il s’agit d’une parabole, c’est-à-dire d’une technique d’enseignement très en usage à l’époque.
Une parabole (du vocabulaire grec, signifiant « comparaison » ou même « énigme ») est un récit agréable à entendre et qui n’a pas pour seul objectif de fournir une illustration mais d’inviter à chercher une signification.
Leur logique détonne. Ainsi dans l’évangile d’hier nous entendions la parabole de la brebis perdue (Lc 15, 4-7) : qui trouve normal qu’un berger qui possède cent brebis en laisse quatre- vingt-dix-neuf seules pour aller rechercher celle qui s’est égarée ? Mais il est bien évident que Jésus ne cherche pas à donner un cours d’élevage ovin…
Pour ce qui concerne le texte de ce jour, il est au moins étrange que pour enseigner le Maître prenne en exemple un gérant de biens aux méthodes fort peu honnêtes vis-à-vis de l’homme pour qui il est censé travailler : il le vole délibérément pour s’assurer le soutien de ses débiteurs… Ce qui est mis ici en valeur c’est l’habileté à se faire des amis, à créer des solidarités.
Si donc elle est possible pour les « fils de ce monde » quand il s’agit de situations ambigües, on est sans doute capables de la développer en restant fidèles à l’Évangile pour créer de la fraternité.

Dans cette parabole Jésus ne s’adresse plus aux scribes et aux pharisiens comme dans le chapitre précédent, mais à ses disciples, à ceux qui se veulent « fils de la lumière ».

En famille
– On pourrait lire ce texte à plusieurs voix : Jésus, l’homme riche, l’intendant, le premier débiteur, le second.
– À la suite que chacun dise son étonnement, son désaccord, son approbation, etc.
– Enfin on échangera quelques idées pour améliorer ou étendre ses relations en accord avec l’enseignement de Jésus.

Pour prier
Seigneur et Père de l’humanité, toi qui as créé tous les êtres humains avec la même dignité, insuffle en nos cœurs un esprit fraternel. Inspire-nous un rêve de rencontre, de dialogue, de justice et de paix.
Aide-nous à créer des sociétés plus saines et un monde plus digne, sans faim, sans pauvreté, sans violence, sans guerres.
Que notre cœur s’ouvre à tous les peuples et nations de la terre, pour reconnaître le bien et la beauté que tu as semés en chacun pour forger des liens d’unité, des projets communs, des espérances partagées.
Amen !

Pape François, encyclique Fratelli tutti, octobre 2020

Mgr Yvon Aybram

Evangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
les publicains et les pécheurs
venaient tous à Jésus pour l’écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui :
« Cet homme fait bon accueil aux pécheurs,
et il mange avec eux ! »
Alors Jésus leur dit cette parabole :
« Si l’un de vous a cent brebis et qu’il en perd une,
n’abandonne-t-il pas les 99 autres dans le désert
pour aller chercher celle qui est perdue,
jusqu’à ce qu’il la retrouve ?
Quand il l’a retrouvée,
il la prend sur ses épaules, tout joyeux,
et, de retour chez lui, il rassemble ses amis et ses voisins
pour leur dire :
“Réjouissez-vous avec moi,
car j’ai retrouvé ma brebis,
celle qui était perdue !”
Je vous le dis :
C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel
pour un seul pécheur qui se convertit,
plus que pour 99 justes
qui n’ont pas besoin de conversion.

Ou encore, si une femme a dix pièces d’argent
et qu’elle en perd une,
ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison,
et chercher avec soin jusqu’à ce qu’elle la retrouve ?
Quand elle l’a retrouvée,
elle rassemble ses amies et ses voisines
pour leur dire :
“Réjouissez-vous avec moi,
car j’ai retrouvé la pièce d’argent que j’avais perdue !”
Ainsi je vous le dis :
Il y a de la joie devant les anges de Dieu
pour un seul pécheur qui se convertit. »


Qu’est-ce que la miséricorde ? Comment résumer cette spiritualité ?
Voici quelques éléments de réponse.

Une spiritualité ancrée dans la Bible

Si la dévotion à la Miséricorde a été remise en valeur par les apparitions du Christ à sainte Faustine au siècle dernier, cette spiritualité n’est pourtant pas récente : elle est inscrite dans Révélation. Dieu a manifesté sa Miséricorde par la création, par les alliances qu’il a conclues avec son peuple : l’histoire du salut est celle de la Miséricorde qui s’est penchée sur l’humanité blessée par le péché. Et il l’a manifestée en plénitude par l’incarnation de son Fils, sa mort sur la croix et sa résurrection. Jésus nous a en effet révélé le visage miséricordieux du Père en guérissant les malades, en accueillant les pêcheurs repentants, en laissant jaillir de son côté l’eau et le sang, signe du salut pour le monde.

La Miséricorde, amour de Dieu pour notre misère

Ce qui caractérise la Miséricorde divine, le plus grand de tous les attributs divins, c’est qu’elle ne s’intéresse pas aux qualités de l’homme, mais au contraire à sa petitesse. Elle ne s’adresse pas d’abord aux bien-portants, mais aux faibles. « Il y a des faibles qui réclament de l’aide, pauvres de biens et riches de dénuement ; le Seigneur les regarde avec faveur, il les relève de leur misère » (Si 11,12). Tout ce qui nous renvoie à notre faiblesse, que ce soit nos misères physiques, psychologiques ou morales, attire la Miséricorde de Dieu. C’est pourquoi tous les faibles, et spécialement les plus grands pécheurs qui se reconnaissent humblement comme tels peuvent les premiers profiter de cet amour miséricordieux. « Que les plus grands pécheurs mettent leur confiance en ma miséricorde. Ils ont droit avant tous les autres à la confiance en l’abîme de ma miséricorde ». (Petit Journal de sainte Faustine, 1146)

L’humilité et la confiance, moyen de puiser à la Miséricorde

La clef pour vivre de la Miséricorde est de reconnaître humblement sa misère, d’accepter de dépendre de Dieu et de lui faire confiance. La constatation de notre faiblesse doit augmenter notre confiance dans la miséricorde. « C’est donc de grand cœur que je me glorifierai de mes faiblesses, afin que repose sur moi la puissance du Christ. […] Car lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort » (2Co 12,10). Croire que nous sommes trop pécheurs ou trop enracinés dans le mal pour profiter de la Miséricorde vient de notre orgueil, et c’est le seul vrai obstacle aux merveilles que la miséricorde veut faire dans nos cœurs. « Toute âme qui croit et à confiance en ma Miséricorde, l’obtiendra » (Petit Journal, 419). Et cette confiance n’est pas seulement un sentiment intérieur, mais elle se concrétise par la fréquentation des deux grands sacrements de la miséricorde que sont la confession et l’Eucharistie.

La miséricorde, ultime planche de salut pour l’humanité

« Je donne à l’humanité sa dernière planche de salut, c’est-à-dire le recours à Ma miséricorde ». (Petit Journal, 997) Pourquoi est-ce la dernière planche du salut ? Parce que seule la Miséricorde peut se servir du mal sous toutes ses formes pour en tirer un bien. La Miséricorde divine ne se contente pas d’oublier le mal, mais elle le transforme. « La signification véritable et propre de la miséricorde ne consiste pas seulement dans le regard, fût-il le plus pénétrant et le plus chargé de compassion, tourné vers le mal moral, corporel ou matériel : la miséricorde se manifeste dans son aspect propre et véritable quand elle revalorise, quand elle promeut, et quand elle tire le bien de toutes les formes de mal qui existent dans le monde et dans l’homme ». (Jean-Paul II, Dives in Misericordia n° 6). La miséricorde, c’est la victoire de Dieu sur le mal, ce que reflète bien le tableau où c’est Jésus ressuscité qui apparaît, et donc triomphant du mal.
C’est pour proposer au monde cette ultime planche de salut que Jésus a tant insisté auprès de sainte Faustine pour qu’elle répande la dévotion à la miséricorde.

Les dévotions à la Miséricorde

Parmi les demandes du Christ à sainte Faustine, on peut relever quatre pratiques.

  • La première est la fête de la Miséricorde. Jean-Paul II a répondu à cette demande en déclarant le premier dimanche après Pâques « Dimanche de la Miséricorde ». Cette fête de la Miséricorde est précédée par une neuvaine à la Miséricorde, dictée par Jésus à sainte Faustine.
  • La deuxième grande pratique de la Miséricorde est la vénération du tableau. Dessus, on peut voir deux rayons sortir du côté du Christ, l’un pâle et l’autre rouge. « Le rayon pâle signifie l’eau qui justifie les âmes ; le rayon rouge signifie le sang, qui est la vie des âmes » (Petit Journal 299). En dessous se trouve l’inscription « Jésus, j’ai confiance en Toi ».
  • La troisième est l’heure de la miséricorde. Chaque jour à trois heures, chacun est invité à se recueillir selon ses possibilités, pour se souvenir qu’à cette heure, la miséricorde fut répandue sur le monde entier.
  • Enfin, la dernière pratique est le chapelet de la miséricorde, à réciter spécialement pour les agonisants.

Durant ce temps de confinement je lis la parole du seigneur afin de lui demander de convertir mon cœur et de profiter de ce temps pour me confesser.

 

Evangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là, de grandes foules faisaient route avec Jésus ; il se retourna et leur dit : « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple.
Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple.
Quel est celui d’entre vous qui, voulant bâtir une tour, ne commence par s’asseoir pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi aller jusqu’au bout ?
Car, si jamais il pose les fondations et n’est pas capable d’achever, tous ceux qui le verront vont se moquer de lui : “Voilà un homme qui a commencé à bâtir et n’a pas été capable ’achever !”
Et quel est le roi qui, partant en guerre contre un autre roi, ne commence par s’asseoir pour voir s’il peut, avec dix mille hommes, affronter l’autre qui marche contre lui avec vingt mille ?
S’il ne le peut pas, il envoie, pendant que l’autre est encore loin, une délégation pour demander les conditions de paix.
Ainsi donc, celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple. »


Après cet Evangile, être disciple du Christ mérite d’y réfléchir !
Sommes-nous prêts, comme le demande également Saint Benoît dans sa règle monastique, à « ne rien préférer au Christ ! » Qui préférons-nous : le Christ ou notre famille, nos amis, notre vie ? Et pourquoi ?
La devise de Sainte Jeanne d’Arc est : « Dieu premier servi ! » Il s’agit donc de hiérarchiser nos préférences, pas de rejeter… « Dieu est Amour, Il nous a aimés le premier » (1Jn 4,10-16), Il nous demande de nous aimer comme Il nous aime !
N’oublions pas que par notre baptême, nous sommes appelés à la sainteté, à témoigner de cet Amour de Dieu. La vie des Saints peut nous aider dans notre cheminement. Ainsi, n’oublions pas qu’avant leur conversion beaucoup de Saints étaient de grands pécheurs : Saint Pierre a renié le Christ trois fois ; Saint Paul persécutait les chrétiens avant de rencontrer le Christ sur le chemin de Damas ; Saint François d’Assise menait une vie dissolue…
Quant à Charles Borromée (1538-1584), neveu du Pape Pie IV, il fut nommé cardinal à 22 ans et administrateur du diocèse de Milan et de légations lui octroyant d’importants revenus. A la mort de son frère aîné, il se converti, se fit ordonner prêtre et il renonça à tous ses privilèges. Il fut nommé archevêque de Milan en 1564. Il mis fin à tous les abus qui sévissaient dans ce vaste diocèse, ayant le génie de l’organisation, le goût de la lutte et l’art de mettre au pas les récalcitrants. Il fonda trois grands et trois petits séminaires, et plus de 800 écoles où 6000 prêtres formés par lui enseignaient le catéchisme. Jusqu’à la fin il fut en butte à l’hostilité des laïcs, des clercs et des moines que ses initiatives dérangeaient.
Grande fut l’influence de Charles Borromée, ce qu’il avait fait à Milan ayant servi de modèle pour réformer l’Eglise en plusieurs pays, dans l’esprit du Concile de Trente. Un exemple à suivre !

Nous avons entendu à la fête de la Toussaint, Jésus annoncer à ses disciples les Béatitudes, le chemin vers la sainteté. Là aussi, nous devons renoncer à l’idée du bonheur que nous avons spontanément, c’est-à-dire être jeune, riche et en bonne santé, pour faire place au bonheur véritable promis par les Béatitudes qui sont le cœur de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ : la Venue du Règne de Dieu -celui de l’Amour- qu’Il inaugure et auquel Il nous invite à collaborer.
Ce bonheur est le chemin de l’Amour : « Heureux » les pauvres de cœur, les doux, les justes, les miséricordieux, les cœurs purs, les artisans de paix ! Et pourtant les épreuves ne sont pas absentes, comme l’indiquent « la persécution pour la justice, les insultes et la persécution à cause de Jésus ».
Les verbes de la première et la huitième béatitudes sont au présent : « Car le Royaume des Cieux est à eux ». Les verbes des sept autres Béatitudes sont au futur pour bien montrer que ce qui est accompli présentement en Jésus est toujours en devenir pour l’homme dont l’histoire est encore inachevée. Un bonheur futur, déjà actuel par la foi, mais qui ne se réalisera pleinement que dans le monde à venir : celui du Royaume de Dieu.
Cette espérance doit transfigurer notre présent : « Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux » nous dit Jésus. Il fut le premier à vivre les Béatitudes qu’Il proclamait. Et parce qu’Il a vécu dans Son humanité, aussi bien la pauvreté que la douceur, la miséricorde que la persécution, Jésus inaugure par Sa Mort et Sa Résurrection le Règne de Dieu auquel nous devons contribuer dès ici-bas déjà en priant notre Père : « Que Ton Règne vienne ! ». Amen.
Père Patrice Pellen

 

Nanterre, fête de la Toussaint 2020

Chers frères et sœurs du diocèse de Nanterre,

Nous traversons décidément une période difficile, trop difficile pensent peut-être certains.
La persistance du coronavirus est éprouvante pour tous. Je pense bien sûr tout spécialement aux malades, aux soignants mis à rude épreuve ainsi qu’aux défunts et aux familles en deuil.
J’imagine l’inquiétude familiale, spirituelle, professionnelle, économique qui peut vous habiter au seuil d’un reconfinement notamment liturgique.
Et voici qu’à tout cela est venu s’ajouter le drame épouvantable des meurtres de la basilique Notre-Dame de l’Assomption à Nice. Le P. Hamel il y a quelques années, un professeur d’histoire la semaine dernière, des fidèles et un sacristain à Nice : notre Eglise et notre société, dans leur diversité, ont été touchées en leur cœur.
La tentation est grande de se laisser aller à l’incompréhension, au découragement voire à la colère. Mais un surcroît d’épreuves peut aussi réveiller en nous un surcroît de courage et de persévérance dans la foi et la charité.
Ne nous laissons pas aller à l’amertume. Réinvestissons-nous dans la prière personnelle et familiale. Soyons particulièrement attentifs aux personnes isolées, aux mourants, aux familles en deuil. Aucune disposition officielle ne nous en empêche désormais.
Le premier confinement correspondait avec le carême, le deuxième coïncidera pour une part avec l’Avent : que ces étonnantes circonstances liturgiques nous aident à vivre les épreuves du temps présent à leur juste profondeur.
À vues humaines, nous sommes les victimes d’une deuxième vague du virus. Dans la lumière de Dieu, soyons les artisans d’une nouvelle vague de foi, d’espérance et de paix.
Dans la lumière de la Toussaint, fête lumineuse de notre vocation à la sainteté et de notre espérance éternelle, soyez tous assurés de mon dévouement et de ma prière.

Matthieu Rougé
Evêque de Nanterre

Confirmation des adultes du diocèse avec célébration eucharistique présidée par Mgr Matthieu Rougé à 15h à l’Immaculée Conception.

 

Au lendemain du confinement et de la Pentecôte, deux ans après sa nomination à la tête du diocèse de Nanterre, Mgr Matthieu Rougé, publie une lettre pastorale intitulée Un grand vent de liberté.

Datée du 1er juin 2020, quarantième anniversaire de la visite du Pape Jean-Paul II à Issy-lesMoulineaux (pour y rencontrer les évêques de France réunis au Séminaire Saint-Sulpice), cette lettre ouvre des perspectives missionnaires, à partir de l’expérience du confinement en particulier.

Elle se focalise sur trois dimensions de la vie de l’Eglise : la fraternité, l’intériorité et la créativité, tout en insistant aussi sur les vocations et la mission. Jalonnée par des séries de question, elle est destinée à favoriser la réflexion et l’engagement de toutes les forces vives de l’Eglise catholique dans les Hauts de Seine pour les mois qui viennent.
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