Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc – Mardi 24 novembre

Les martyrs du Vietnam (1847-1862)

34e semaine du Temps Ordinaire

NE VOUS FIEZ PAS AUX APPARENCES…

De l’évangile selon saint Luc (21, 5-11)

5 En ce temps-là, comme certains parlaient du Temple,

des belles pierres et des ex-voto qui le décoraient, Jésus leur déclara :

6 « Ce que vous contemplez,

des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre :

tout sera détruit. »

7 Ils lui demandèrent : « Maître, quand cela arrivera-t-il ?

Et quel sera le signe que cela est sur le point d’arriver ? »

8 Jésus répondit : « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer,

car beaucoup viendront sous mon nom,

et diront : “C’est moi”, ou encore : “Le moment est tout proche.”

Ne marchez pas derrière eux !

9 Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres,

ne soyez pas terrifiés : il faut que cela arrive d’abord,

mais ce ne sera pas aussitôt la fin. »

10 Alors Jésus ajouta :

« On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume.

11 Il y aura de grands tremblements de terre

et, en divers lieux, des famines et des épidémies ;

des phénomènes effrayants surviendront,

et de grands signes venus du ciel. »


Commentaire

C’est le moment du dernier ministère de Jésus à Jérusalem ; il le conduira jusqu’à la Passion. La destruction du Temple que prédit Jésus se produira en 70 : il sera incendié par les Romains à la suite d’une révolte juive.
L’évangile de Luc débute d’ailleurs dans ce Temple par l’annonce de la naissance de Jean-Baptiste à Zacharie (Lc 1, 5-25), c’est là que Jésus est présenté par ses parents (Lc 2, 22-38), là encore qu’à douze ans il enseigna aux docteurs de la Loi (Lc 2, 41-50). Enfin il donnera ses derniers enseignements dans ce même lieu d’où il aura expulsé les marchands (Lc 19, 45-21, 38).
Il est vraisemblable que Jésus ait partagé l’admiration pour la beauté du Temple : lorsqu’il pleure sur Jérusalem – dont il prévoit le siège et l’anéantissement – il déclare que les assaillants ne « laisseront pas pierre sur pierre » (Lc 17, 41-49).
Une opinion courante (qui était répandue aussi chez certains des premiers chrétiens) voulait que la chute du Temple corresponde à la fin du monde. C’est ce que Jésus réfute ici : les guerres, catastrophes, famines, épidémies, etc. ne doivent pas être interprétées en ce sens, « il faut que cela arrive d’abord, mais ce ne sera pas aussitôt la fin ».
Avant l’apocalypse il y aura la persécution des disciples y compris de la part de leurs proches (ce sera l’évangile de demain).

Des chrétiens persécutés, il y en eut de tout temps depuis la lapidation du diacre Étienne (Ac 7) jusqu’aujourd’hui. C’est au point que le mot « martyr » qui, en grec, veut seulement dire témoin a fini par désigner celui qui est mis à mort à cause du témoignage qu’il rend à l’Évangile.
Nous en honorons un certain nombre tout au long de l’année liturgique. Ainsi le 24 novembre nous regardons vers le Vietnam qui fut évangélisé à partir du 16e siècle et très tôt lourdement marqué par le martyre. Ce fut aussi le cas au milieu du 19e siècle : à cause de leur fidélité à la foi de leur baptême plusieurs milliers furent mis à mort de manière cruelle. Parmi eux cent-dix-sept (canonisés en 1988) sont honorés en cette mémoire : André Dung-Lac et ses compagnons dont un évêque et neuf prêtres des Missions Étrangères de Paris (saint Théophane Vénard est le plus connu).
N.B. D’autres martyrs de ce pays sont fêtés ailleurs dans l’année.

En famille

– Dressons une liste des guerres, des désordres, des catastrophes naturelles, des famines, des épidémies que nous connaissons soit aujourd’hui soit dans l’histoire proche ou ancienne.
Devant le Coronavirus 19 qui nous atteint depuis quelques mois, échangeons nos impressions, nos craintes, nos peurs, etc.
Surtout, n’omettons pas de dire nos raisons d’espérer, ni Celui en qui nous plaçons notre espérance.

– En attendant de pouvoir nous rendre de nouveau sur place (128 rue du Bac à Paris), nous pouvons visiter la « Salle des martyrs » sur le site Internet de la société des Missions Étrangères de Paris : https://missionsetrangeres.com/salledesmartyrs/#8

Pour prier

Seigneur Dieu, en tout danger tu es notre refuge et c’est vers toi que, dans la détresse, nous nous tournons ;
nous te prions avec foi :
regarde avec compassion ceux qui sont dans la peine, accorde à ceux qui sont morts le repos éternel, le réconfort à ceux qui sont en deuil, aux malades la guérison, la paix aux mourants, la force au personnel soignant, la sagesse à ceux qui nous gouvernent et, à tous, le courage de progresser dans l’amour ;
ainsi, pourrons-nous ensemble rendre gloire à ton saint Nom.
Par le Christ, ton Fils, notre Seigneur. Amen.

Prière d’ouverture de la messe en temps de pandémie, Congrégation pour le Culte Divin, 30 mars 2020

Mgr Yvon Aybram