Samedi 3 avril : «—»
Méditons ’aujourd’hui, Semaine Sainte : samedi, année B
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De la même manière, après le douloureux travail de la Croix, «enclume où l’homme est forgé à nouveau» selon l’expression de Catherine de Sienne, Jésus entre dans son repos au moment même où s’allument les premières lumières du Shabbat: «Tout est accompli» (Jn 19,3). L’œuvre de la nouvelle création est maintenant achevée : l’homme autrefois prisonnier du néant du péché devient dans le Christ une nouvelle créature. Une nouvelle alliance entre Dieu et l’humanité vient d’être scellée, que rien ne pourra jamais briser, car toute infidélité peut désormais être lavée dans le sang et l’eau jaillis de la croix.
La lettre aux Hébreux nous dit : «Un repos, celui du septième jour, est réservé au peuple de Dieu» (Heb 4,9). La foi en Christ nous y donne accès. Que notre vrai repos, notre paix profonde, non pas pour un seul jour mais pour toute la vie, soit une totale espérance en l’infinie miséricorde de Dieu, selon l’invitation du psaume 16 : «Ma chair elle-même reposera dans l’espérance car tu ne peux abandonner mon âme aux enfers». Qu’avec un cœur nouveau nous nous préparions à célébrer dans la joie les noces de l’Agneau et nous laisser pleinement épouser par l’amour de Dieu manifesté dans le Christ.
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Aujourd’hui il n’y a pas d’Evangile proprement dit à méditer, ou à vrai dire, nous devrions méditer tout l’Evangile (avec un grand “E”) (la Bonne Nouvelle), parce que tout l’Evangile culmine dans ce que nous nous rappelons aujourd’hui: Jésus se donne à la Mort afin de ressusciter et à travers la résurrection nous donner une Vie Nouvelle.
Aujourd’hui, l’Eglise reste à côté du tombeau du Seigneur, méditant sa Passion et sa Mort. Nous ne célébrons l’Eucharistie qu’une fois la journée finie, demain, journée qui commence par la Veillée solennelle de la Résurrection. Aujourd’hui, c’est la journée du silence, de la douleur, de la tristesse, de la réflexion et de l’attente. Aujourd’hui la Sainte Réserve n’est pas présente au Tabernacle. La Croix est la seule présence: souvenir et signe de son “Amour à l’extrême”, et laquelle nous adorons avec ferveur.
Aujourd’hui nous accompagnons Marie, la Mère. Il faut que nous l’accompagnions pour être capables de comprendre le vrai sens du sépulcre que nous veillons. Elle, qui avec tendresse et amour gardait dans son cœur de Mère les mystères qu’Elle n’arrivait pas encore à comprendre sur ce Fils qui était le Sauveur des hommes, est triste et elle souffre: «Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu» (Jn 1,11). C’est aussi la tristesse d’une autre Mère: l’Eglise, qui souffre par le refus des hommes et des femmes qui n’accueillent pas Celui qui est pour eux la Lumière et la Vie.
Aujourd’hui, en priant avec ces deux Mères, le disciple du Christ médite et répète l’antienne de Laudes: «Il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix. C’est pourquoi Dieu l’a élevé au-dessus de tout; il lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms» (Ph 2,8-9).
Ce jour le chrétien fidèle écoute l’homélie Eveille-toi, ô toi qui dors du Samedi Saint, qu’on lit dans l’Office de la lecture: «Aujourd’hui, grand silence sur la terre; grand silence et ensuite solitude parce que le Roi sommeille. La terre a tremblé et elle s’est apaisée, parce que Dieu s’est endormi dans la chair et il a éveillé ceux qui dorment depuis les origines. Dieu est mort dans la chair et le séjour des morts s’est mis à trembler».
Préparons-nous avec Notre Dame de la Solitude à vivre la splendeur de la Résurrection afin de célébrer et proclamer, à la fin de cette triste journée, ensemble avec l’autre mère, la Sainte Eglise: Il est ressuscité, comme Il l’avait dit » (cf Mt 28,6).
+ Abbé Joan BUSQUETS i Masana (Sabadell, Barcelona, Espagne)