Samedi 27 février : «Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent»

Méditons l’Evangile d’aujourd’hui, temps du Carême – 1er semaine.

Texte de l’Évangile (Mt 5,43-48)

«Vous avez appris qu’il a été dit: ‘Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi’. Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous? Les publicains aussi n’agissent-ils pas de même? Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d’extraordinaire? Les païens aussi n’agissent-ils pas de même? Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait».


«Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent»

Aujourd’hui l’Évangile nous exhorte à l’amour le plus parfait. Aimer c’est vouloir le bien de l’autre et notre épanouissement personnel est fondé sur cela. Nous n’aimons pas pour notre propre bien-être, mais pour le bien de la personne aimée, et ce faisant, nous grandissons comme personnes. L’être humaine, affirma le Concile Vatican II, «ne peut pleinement se trouver que par le don désintéressé de lui-même». Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus se référait à cela quand elle demandait de faire de notre vie un holocauste. L’amour est la vocation de l’homme. Tout notre comportement, pour être véritablement humain, doit manifester la réalité de notre être, en réalisant sa vocation à l’amour. Comme Jean Paul II l’a écrit, «l’homme ne peut vivre sans amour et vu qu’il demeure pour lui-même un être incompréhensible, sa vie est vide de sens s’il ne reçoit pas la révélation de l’amour, s’il n’en fait pas l’expérience, s’il ne rencontre pas l’amour, s’il ne le fait pas sien, s’il n’y participe pas fortement».

L’amour a son fondement et sa plénitude dans l’amour de Dieu dans le Christ. La personne est invitée au dialogue avec Dieu. Nous existons par l’amour de Dieu qui nous a créé, et par l’amour de Dieu qui nous conserve, «et on peut dire seulement que l’homme ne vit pleinement selon la vérité que s’il reconnaît librement cet amour et s’abandonne à son Créateur» (Concile Vatican II): telle est la plus haute raison de sa dignité. L’amour humain, en conséquence, doit être baigné d’Amour Divine qui est sa seule source, où il trouve son modèle et qui le mène à sa plénitude. C’est pourquoi l’amour, quand il est vraiment humain, aime avec le cœur de Dieu et s’étend même ses ennemis. Autrement, on n’aime pas pour de bon. C’est pourquoi l’exigence du don sincère de soi-même est un précepte divine: «Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait» (Mt 5,48).

Abbé Joan COSTA i Bou (Barcelona, Espagne)