Méditation sur le sacrement du baptême

Après le texte de Christian Barthod sur l’aventure du baptême, je souhaite vous offrir ici en préambule d’une nouvelle méditation le texte qui orne le Baptistère du Latran et que nous devons à Sixte III.
Le Baptistère du Latran est réalisé sous sa première forme à la demande de Constantin 1er aux alentours de 312-313 sur la base d’un plan octogonal en brique, il est remanié par le pape Sixte III entre 432 et 440 qui y adjoint un narthex, un vestibule composé de deux absides et fait réaliser un baldaquin autour de la cuve baptismale.
Texte de Sixte III sur le baptême.

« C’est ici que jaillit ce peuple de noble lignée, voué au Ciel

Que l’Esprit engendre en ces eaux fécondées. 

C’est dans l’eau que Notre Mère l’Église, dans un accouchement virginal,

met au monde ceux qu’elle a conçus par l’œuvre de l’Esprit divin.

Vous qui êtes nés à cette source, vivez dans l’espérance du royaume des cieux.

Il faut renaître pour avoir la vie éternelle.

Voici la source de vie qui lave toute la terre,

et prend sa source aux plaies du Christ.

O pécheur, viens te plonger dans ce flot sacré et purificateur

Dont les ondes rajeuniront tout vieil homme qui s’y plonge.

Si, sous le poids du péché hérité ou de ton péché personnel,

tu tiens à l’innocence, lave-toi dans ces eaux.

Plus rien ne sépare ceux qui y sont renés. Ils sont devenus un, 

Grâce à une seule source baptismale, à un seul Esprit, à une seule Foi. 

Que personne ne craigne le nombre et la gravité de ses péchés :

Celui qui est rené de cette eau vive deviendra saint. « 

Apôtres d’apôtres

Par le baptême  les chrétiens sont appelés à la sainteté et à l’apostolat.

Ces vers sur le baptistère du Latran montrent bien que cette conscience était très aigüe aux origines du christianisme. Les premiers chrétiens. Ils vivaient à fond leur vocation chrétienne ; ils cherchaient sérieusement la perfection à laquelle ils étaient appelés de par le simple fait, sublime, du Baptême.

Intérieur de la cuve baptismale par immersion
Aux premiers siècles, les néophytes qui étaient baptisés grâce à une triple immersion, en l’honneur de la Très Sainte Trinité, dans la cuve du baptistère, portaient toute une semaine durant une tunique blanche, montrant ainsi qu’ils ne voulaient plus souiller par le péché leur âme, purifiée par les eaux de la régénération.

S’ils avaient le malheur de chuter, ils avaient recours, dans une douleur profonde, au sacrement de Pénitence. Toutefois, leur désir de sainteté était grand, leur lutte était loin d’être un combat négatif… Ils étaient heureux d’avoir trouvé la Vérité et le Bien, l’Amour de Dieu, et souhaitaient logiquement aller vers Dieu accompagnés du plus grand nombre possible : leurs parents, leurs amis, leurs voisins, leurs collègues… Ils ont annoncé l’Évangile dans la joie et le Seigneur leur a accordé beaucoup de fruit. Nous savons, cependant, combien il était souvent difficile de diffuser le message du salut, que cela coûta la vie à un grand nombre d’entre eux et que d’autres subirent de grandes épreuves. Ceci dit, ces obstacles n’arrêtèrent pas les premiers chrétiens : leur conduite reproduisit très souvent ce que Pierre et Jean avaient dit lorsqu’on voulait les faire taire : « nous ne pouvons pas, quant à nous, ne pas publier ce que nous avons vu et entendu » .

Aujourd’hui, comme hier, les baptisés sont concernés par ce travail : faire en sorte que le message du salut atteigne tous les hommes et se répande partout . De ce fait, en tant que chrétiens, nous tâchons de faire un apostolat personnel mais nous essayons aussi d’encourager nos amis à être à leur tour des apôtres s’engageant à cette merveilleuse tâche d’approcher les âmes du Christ.

Chacun de nous est invité à être un apôtre. 

Le seigneur s’appuie sur chaque chrétien pour « que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité ». Il est donc pressant que tous les baptisés prennent conscience de leur vocation à la sainteté et à l’apostolat.  C’est ainsi qu’ils livreront leur bonheur à beaucoup d’autres et qu’ils seront eux-mêmes très heureux en comblant toutes les réalités humaines de sens chrétien et d’espérance :

Le baptême nous a faits porteurs de la parole du Christ, qui rassérène, qui enflamme et apaise les consciences blessées. Pour que le Seigneur agisse en nous et par nous, disons-lui que nous sommes prêts à vivre la mission tous les jours, tout en nous sachant faibles et inutiles, tout en ressentant le poids immense de nos misères et de notre pauvre faiblesse personnelle.

Nous sommes toutes et tous invités à lui redire que nous avons confiance en Lui, en son assistance, et au besoin contre toute espérance (Rm 4, 18) comme Abraham. 

Nous vivrons  ainsi avec un allant renouvelé et nous apprendrons aux hommes à réagir sereinement, dépourvus de haine, de méfiance, d’ignorance, d’incompréhension, de pessimisme, car tout est possible à Dieu .

Bonne méditation.

Pere Marc