En Avent avec le prophète Isaïe

« Le Seigneur préparera un festin et essuiera les larmes sur tous les visages » (Is 25, 6-10a)

Lecture du livre du prophète Isaïe

En ce jour-là,
le Seigneur de l’univers
préparera pour tous les peuples, sur sa montagne,
un festin de viandes grasses et de vins capiteux,
un festin de viandes succulentes et de vins décantés.
Sur cette montagne, il fera disparaître
le voile de deuil qui enveloppe tous les peuples
et le linceul qui couvre toutes les nations.
Il fera disparaître la mort pour toujours.
Le Seigneur Dieu essuiera les larmes sur tous les visages,
et par toute la terre il effacera l’humiliation de son peuple.
Le Seigneur a parlé.

Et ce jour-là, on dira :
« Voici notre Dieu,
en lui nous espérions, et il nous a sauvés ;
c’est lui le Seigneur,
en lui nous espérions ;
exultons, réjouissons-nous :
il nous a sauvés ! »
Car la main du Seigneur
reposera sur cette montagne.

– Parole du Seigneur.


Le livre d’Isaïe, ou la fidélité de Dieu à la maison d’Israël

Pendant longtemps, on a abordé le livre d’Isaïe par grands ensembles. Aujourd’hui, le temps est venu de le lire aussi comme une œuvre d’un seul tenant… Pourquoi ne pas méditer les mots de ce beau livre qui nous est offert particulièrement pendant le temps de l’Avent.

De tous les prophètes dont le nom est attaché à un livre, Isaïe est le seul dont il soit aussi question dans un autre livre, en l’occurrence celui des Rois. En 2 R 19-20, alors que la menace assyrienne pèse sur Jérusalem (701 av. J.-C.), il apparaît devant le roi Ézékias pour proclamer l’intervention salvifique du Seigneur. Un peu plus tard, il annonce une déportation à Babylone… qui aura lieu un siècle après, en 597, puis en 587 av. J.-C.

La menace assyrienne et l’exil à Babylone sont deux des événements qui dessinent l’horizon du livre d’Isaïe. Le prophète du VIIle siècle n’a pas pu être l’auteur de tous les oracles et récits qui balaient plus de deux siècles d’histoire d’Israël les derniers chapitres sont ancrés dans le retour d’exil, donc après 538) et plusieurs mains ont participé à leur rédaction. Cependant, parcourir une telle durée dans un même livre mène à suivre, à travers des situations sociales, politiques et religieuses qui se succèdent, les transformations du salut de Dieu.

Que Dieu soit fidèle à ses promesses, tout lecteur en est convaincu. Mais, concrètement, comment cela se passe-t-il lorsque les événements semblent en barrer la réalisation ?

Le livre d’Isaïe dans son ensemble répond à cette question. Question précisée et articulée sur l’antique promesse faite à David d’une dynastie qui devait durer  » à jamais  » (2 S 7). Cette promesse ne disparaît-t-elle pas avec la fin de la royauté ? Au retour d’exil, qu’en est-il de la descendance davidique ? La réponse, on le verra, est surprenante. Tout le livre d’Isaïe ne s’y réduit pas, mais il y trouve un principe d’unité.

Pendant longtemps, on a abordé le livre d’Isaïe par grands ensembles. Aujourd’hui, le temps est venu de le lire aussi comme une œuvre d’un seul tenant.

Père Marc Ketterer