Méditons l’Evangile d’aujourd’hui, temps du Carême – 2ème dimanche (B).

Texte de l’Évangile (Mc 9,2-10)

Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille. Élie leur apparut avec Moïse, et ils s’entretenaient avec Jésus.

Pierre alors prend la parole et dit à Jésus: «Rabbi, il est heureux que nous soyons ici!. Dressons donc trois tentes: une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie». De fait, il ne savait que dire, tant était grande leur frayeur. Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le». Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.

En descendant de la montagne, Jésus leur défendit de raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. Et ils restèrent fermement attachés à cette consigne, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire: «ressusciter d’entre les morts».


«Il fut transfiguré devant eux»

Aujourd’hui nous contemplons la scène «dans laquelle Pierre, Jacques et Jean sont en extase devant la beauté du Rédempteur» (Jean-Paul II): «Et il fut transfiguré devant eux. Ses vêtements devinrent resplendissants» (Mc 9,2-3). En ce qui nous concerne, nous pouvons entrevoir un message dans ce que Saint Paul assure à son disciple Timothée: Il «a détruit la mort et a fait briller la vie et l’immortalité par l’Evangile» (2Tim 1,10). C’est cela même en effet que nous contemplons avec stupeur, comme l’ont fait à l’époque les trois apôtres choisis, en cet épisode propre à l’Evangile du deuxième dimanche de Carême: la Transfiguration.

Cela nous fait du bien d’accueillir, dans notre exercice de Carême, cet éclat de soleil et de lumière qui se reflète dans le visage et les vêtements de Jésus. Ils forment un merveilleux icône de l’humanité rachetée, puisque la laideur du péché n’y est plus, à sa place il y a la beauté que la divinité transmet à notre chair. Le bonheur de Pierre est celui que nous ressentons quand nous nous laissons envahir par la grâce divine.

L’Esprit Saint transfigure aussi les sens des apôtres et c’est ainsi qu’ils peuvent voir la gloire divine de Jésus Homme. Les yeux transfigurés pour mieux voir ce qui rayonne, les oreilles transfigurées pour mieux entendre la voix sublime et réelle: celle du Père qui se complait dans son Fils. L’ensemble résulte un peu trop surprenant pour nous, habitués comme nous le sommes au grisâtre de la médiocrité. C’est seulement si nous nous laissons toucher par le Seigneur que nos sens seront capables de voir et d’entendre ce qu’il y a de plus beau et joyeux en Dieu et en ceux qui ont été élevés à la sainteté par Celui qui est ressuscité d’entre les morts.

Jean-Paul II a écrit: «la spiritualité chrétienne, a comme caractéristique le devoir du disciple de se configurer entièrement avec son Maître», ainsi donc —à travers une assiduité que l’on pourrait appeler « amicale »— nous parviendrons au point de « respirer les mêmes sentiments ». Mettons entre les mains de la Vierge Marie l’objectif d’atteindre notre vraie « trans-figuration » dans son Fils Jésus-Christ.

Abbé Jaume GONZÁLEZ i Padrós (Barcelona, Espagne)

Méditons l’Evangile d’aujourd’hui, temps du Carême – 1er semaine.

Texte de l’Évangile (Mt 5,43-48)

«Vous avez appris qu’il a été dit: ‘Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi’. Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous? Les publicains aussi n’agissent-ils pas de même? Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d’extraordinaire? Les païens aussi n’agissent-ils pas de même? Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait».


«Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent»

Aujourd’hui l’Évangile nous exhorte à l’amour le plus parfait. Aimer c’est vouloir le bien de l’autre et notre épanouissement personnel est fondé sur cela. Nous n’aimons pas pour notre propre bien-être, mais pour le bien de la personne aimée, et ce faisant, nous grandissons comme personnes. L’être humaine, affirma le Concile Vatican II, «ne peut pleinement se trouver que par le don désintéressé de lui-même». Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus se référait à cela quand elle demandait de faire de notre vie un holocauste. L’amour est la vocation de l’homme. Tout notre comportement, pour être véritablement humain, doit manifester la réalité de notre être, en réalisant sa vocation à l’amour. Comme Jean Paul II l’a écrit, «l’homme ne peut vivre sans amour et vu qu’il demeure pour lui-même un être incompréhensible, sa vie est vide de sens s’il ne reçoit pas la révélation de l’amour, s’il n’en fait pas l’expérience, s’il ne rencontre pas l’amour, s’il ne le fait pas sien, s’il n’y participe pas fortement».

L’amour a son fondement et sa plénitude dans l’amour de Dieu dans le Christ. La personne est invitée au dialogue avec Dieu. Nous existons par l’amour de Dieu qui nous a créé, et par l’amour de Dieu qui nous conserve, «et on peut dire seulement que l’homme ne vit pleinement selon la vérité que s’il reconnaît librement cet amour et s’abandonne à son Créateur» (Concile Vatican II): telle est la plus haute raison de sa dignité. L’amour humain, en conséquence, doit être baigné d’Amour Divine qui est sa seule source, où il trouve son modèle et qui le mène à sa plénitude. C’est pourquoi l’amour, quand il est vraiment humain, aime avec le cœur de Dieu et s’étend même ses ennemis. Autrement, on n’aime pas pour de bon. C’est pourquoi l’exigence du don sincère de soi-même est un précepte divine: «Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait» (Mt 5,48).

Abbé Joan COSTA i Bou (Barcelona, Espagne)

Méditons l’Evangile d’aujourd’hui, temps du Carême – 1er semaine.

Texte de l’Évangile (Mt 5, 20-26)

« Je vous le dis en effet: Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux. Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens: ‘Tu ne commettras pas de meurtre’, et si quelqu’un commet un meurtre, il en répondra au tribunal. Eh bien moi, je vous dis: Tout homme qui se met en colère contre son frère en répondra au tribunal. Si quelqu’un insulte son frère, il en répondra au grand conseil. Si quelqu’un maudit son frère, il sera passible de la géhenne de feu. »

« Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande sur l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. Accorde-toi vite avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu’on ne te jette en prison. Amen, je te le dis: tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou ».


«Laisse ton offrande là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère»

Aujourd’hui, le Seigneur, qui parle de ce qui se passe dans nos cœurs, nous incite à la conversion. Le commandement dit «Tu ne commettras pas de meurtre» (Mt 5,21); mais Jésus nous rappelle qu’il y a plusieurs façons de tuer les autres. Nous pouvons détruire la vie des autres si nous nourrissons une colère excessive dans nos cœurs envers eux ou si nous les insultons (cf. Mt 5,22).

Le Seigneur nous appelle à être des gens intègres: «Laisse ton offrande là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère» (Mt 5,24). La foi que nous pratiquons dans la célébration de la Liturgie devrait s’écouler dans nos vies quotidiennes et affecter notre façon de vivre. C’est pourquoi Jésus nous demande de nous réconcilier avec nos ennemis. Un premier pas sur ce chemin de réconciliation est de prier pour nos ennemis comme Jésus nous l’a demandé. Et si nous trouvons cela difficile il serait bon d’évoquer en nous l’image de Jésus mourant pour tous ceux qui nous sont antipathiques. Si nous avons été sérieusement blessés par d’autres prions le Seigneur de cicatriser ces souvenirs douloureux et d’obtenir la grâce de pouvoir pardonner. Et, lorsque nous prions, demandons au Seigneur de revenir avec nous au temps et au lieu de l’offense et d’y mettre son amour, pour que nous puissions être libres de pardonner.

Comme le Pape Benoît XVI a écrit: «Nous ne pouvons pas communiquer avec le Seigneur, si nous ne communiquons pas entre nous. Si nous voulons nous présenter à Lui, nous devons également nous mettre en mouvement pour aller les uns à la rencontre des autres. C’est pourquoi il faut apprendre la grande leçon du pardon: ne pas laisser notre âme être rongée par le ressentiment, mais ouvrir notre cœur à la magnanimité de l’écoute de l’autre, ouvrir notre cœur à la compréhension à son égard, à l’éventuelle acceptation de ses excuses, au don généreux des nôtres».


«Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux»

Aujourd’hui, Jésus nous appelle d’aller au-delà du légalisme : « Je vous dis que, si votre justice n’est pas plus grande que celle-là des scribes et Pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux » (Mt 5,20). La Loi de Moïse remarque le minime nécessaire pour garantir la cohabitation; mais le chrétien, instruit par Jésus-Christ et plein du Saint-Esprit, il a à essayer de surpasser ce minime pour arriver au maximum possible de l’amour. Les maîtres de la Loi et les Pharisiens étaient des hommes sérieux stricts des commandements; après avoir revisé notre vie: qui d’entre nous pourrait dire le même ? Allons pourtant attentivement, pour ne pas mépriser son expérience religieuse.

Ce qu’aujourd’hui il nous apprend Jésus c’est à ne pas nous croire sûrs par le fait d’accomplir vaillamment quelques conditions requises avec lesquelles nous pouvons réclamer des mérites à Dieu, comme ils faisaient, les maîtres de la Loi et les Pharisiens. Plutôt nous devons mettre l’emphase à l’amour de Dieu et aux frères, l’amour qui nous fera aller au-delà de la Loi simple et à reconnaître humblement nos fautes dans une conversion sincère.

Il y a celui qui dit : ‘ Je suis bon parce que je ne vole pas, je ne tue pas, ni je fais mal à personne ‘; mais Jésus nous dit que cela n’est pas suffisant, parce qu’il y a d’autres formes de voler et de tuer. Nous pouvons tuer les illusions de l’autre, nous pouvons mépriser le prochain, l’annuler ou le laisser un marginal, pouvons lui garder rancune; et aussi tout cela est tuer, non pas avec une mort physique, mais oui avec une mort morale et spirituelle.

Le long de la vie, nous pouvons trouver beaucoup d’adversaires, mais le pire de tous est soi même quand il s’écarte du chemin de l’Évangile. Par cela, dans la recherche de la réconciliation avec les frères nous devons être d’abord réconciliés avec nous mêmes. Saint Augustin nous dit : « Tandis que tu soit adversaire de toi même, la Parole de Dieu sera ton adversaire. Deviens ami de toi même et tu t’auras réconcilié .

Méditons l’Evangile d’aujourd’hui, temps du Carême – 1er semaine.

Texte de l’Évangile (Mt 7,7-12) 

«Demandez, et l’on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l’on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l’on ouvre à celui qui frappe. Lequel de vous donnera une pierre à son fils, s’il lui demande du pain? Ou, s’il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent? Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent. Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c’est la loi et les prophètes».


«Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve»

Aujourd’hui Jésus nous parle de la nécessité et de la puissance de la prière. Nous ne pouvons comprendre la vie chrétienne sans une relation avec Dieu, et au cœur de cette relation se trouve la prière. Notre vie ici-bas est celle de pèlerins, mais la prière nous rapproche de Dieu, elle nous ouvre les portes de son immense amour et nous donne un avant-gout des délices du ciel. Aussi, la vie chrétienne est-elle une demande et une recherche continuelles : «Demandez, et l’on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l’on vous ouvrira» (Mt 7,7), nous dit Jésus.

En même temps, la prière transforme peu à peu le cœur de pierre en cœur de chair : «Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent!» (Mt 7,11). Le meilleur résumé de ce que nous pouvons demander à Dieu se trouve dans le Notre Père : «Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel» (cf. Mt 6,10). Dans la prière, nous ne pouvons pas demander n’importe quoi, mais ce qui est réellement bon. Nul ne désire ce qui lui est dommageable; et nous ne pouvons pas non plus le vouloir pour les autres.

Il y en a qui se plaignent de ce que Dieu ne les écoute pas, car ils ne voient pas aussitôt les résultats, ou parce qu’ils pensent que Dieu ne les aime pas. Il n’est pas inutile alors de se souvenir du conseil de saint Jérôme: « Il est sûr que Dieu donne à qui demande, que celui qui cherche trouve, et qu’à celui qui frappe l’on ouvre: il est clair que celui qui n’a pas reçu, celui qui n’a pas trouvé et celui à qui on n’a pas ouvert, n’a pas bien demandé, n’a pas bien cherché et n’a pas bien frappé à la porte». Demandons donc d’abord à Dieu qu’il rende notre cœur aussi bon que celui de Jésus-Christ.

Abbé Joaquim MESEGUER García(Rubí, Barcelona, Espagne)

Nous vous proposons de contempler le Christ et le texte.
De regarder attentivement, comme Saint François d’Assise, la croix du Christ.
Prenons bien 10 minutes.

Pour nous aider, posons-nous ces questions : » Dans ma vie qu’est ce qui refuse le Christ ? Qu’est ce qui n’accueille pas la vie de Dieu ?

Contempler la croix, c’est entrer dans la logique Divine suivante :  » ma vie nul ne la prend, c est moi qui la donne… »
Oui aimer c’est tout donner et se donner soi même… Qu’est ce que j offre au Seigneur aujourd’hui par amour? »

P. Marc


MEILLEURS FAÇON DE JEUNER EN CE TEMPS DE CAREME ( proposées par notre Saint Père François) :

– Jeûne de paroles blessantes : que tes lèvres ne prononcent que des paroles de bénédiction.

– Jeûne de critiques et de médisances : bienveillance et miséricorde doivent habiter ton âme.

– Jeûne de mécontentement : que douceur et patience deviennent tes compagnes de chaque jour.

– Jeûne de ressentiment : que ton cœur cultive la gratitude.

– Jeûne de rancune : que le pardon ouvre toutes les portes qui t’ont été fermées.

– Jeûne d’égoïsme : que la compassion et la charité fleurissent à chacun de tes pas.

– Jeûne de pessimisme : que l’espérance ne quitte jamais ton esprit.

– Jeûne de préoccupations et d’inquiétudes inutiles : que règne en toi la confiance en Dieu.

– Jeûne d’occupations superficielles : que la prière emplisse tes journées.

– Jeûne de paroles futiles : que le silence et l’écoute t’aident à entendre en toi le souffle de l’Esprit Saint.

Bon et fructueux Carême 2021 Union de prières.

 

« Je recommande ce qui suit comme le meilleur Jeûne pendant ce Carême :

– Jeûnez de mots offensants et transmettez seulement des mots doux et tendres.
– Jeûnez d’insatisfaction/ d’ingratitude et remplissez-vous de gratitude.
– Jeûnez de colère et remplissez-vous de douceur et de patience.
– Jeûnez de pessimisme et soyez optimiste.
– Jeûnez de soucis et ayez confiance en Dieu.
– Jeûnez de lamentations et prenez plaisir aux choses simples de la vie.
– Jeûnez de stress et remplissez-vous de prière.
– Jeûnez de tristesse et d’amertume, et remplissez votre cœur de joie.
– Jeûnez d’égoïsme, et équipez-vous de compassion pour les autres.
– Jeûnez d’impiété et de vengeance, et soyez remplis d’actes de réconciliation et de pardon.
– Jeûnez de mots et équipez-vous de silence et de la disponibilité à écouter les autres.

Si nous pratiquons tous ce style de jeûne, notre quotidien sera rempli de paix, de joie, de confiance les uns dans les autres et de vie.

Ainsi soit-il. »

Pape François 

QUATRE SAINTS À INVOQUER EN CARÊME

Dans la Lettre apostolique Patrice corde (8 décembre 2020) le Pape François écrit en finale : « La mission spécifique des saints est non seulement d’accorder des miracles et des grâces, mais d’intercéder pour nous devant Dieu. (…) Ils aident tous les fidèles à chercher la sainteté et la perfection propres à leur état. Leur vie est une preuve concrète qu’il est possible de vivre l’Évangile. »

Voilà pourquoi nous vous proposons quatre figures de sainteté capables de nous accompagner au long de ce Carême.

 

Bienheureuse Paul-Hélène Saint-Raymond, apôtre de la fraternité (1927-1994)

Elle est au nombre, avec en particulier les moines de Tibhirine, des « Dix-neuf martyrs d’Algérie » qui furent béatifiés à Oran le 8 décembre 2018.

Hélène naît à Paris ; elle est la huitième d’une famille profondément chrétienne de dix enfants. Elle accomplira toute sa scolarité à Sainte-Marie de Neuilly avant de préparer une licence de physique-chimie à La Sorbonne, ce qui l’amènera à fréquenter le Centre Richelieu (aumônerie des étudiants de Paris) et même à en être présidente. Une fois diplômée, elle entre comme ingénieur à L’Institut Français du Pétrole à Rueil-Malmaison (Neuilly et Rueil font partie de notre Diocèse).

Cependant, elle pensait à la vie religieuse et elle n’aura plus de doute après un pèlerinage en Terre Sainte vécu avec son jeune frère André (qui est prêtre du diocèse de Saint-Denis) : en 1952 elle entre chez les Petites Sœurs de l’Assomption. Celle qui devient Sœur Paul-Hélène prononce ses premiers vœux en 1954. Au cours de son noviciat elle sera travailleuse familiale et fera des études d’infirmière. À la veille de ses vœux solennels, en 1960, elle écrira : « J’ai le désir profond d’une disponibilité totale… où Dieu voudra. »

Trois ans plus tard elle est envoyée à Alger pour être la responsable d’un centre médicosocial tenu par les religieuses : c’est le début de l’indépendance du pays. La Sœur se donne pleinement à son travail, quitte à épuiser ses compagnes… et à s’épuiser elle-même.

En 1974 elle part pour Tunis puis pour Casablanca. Dix ans plus tard après un indispensable séjour de repos en France, elle revient en Algérie où elle sera infirmière scolaire à 160 kilomètres au sud de la capitale. Elle a régulièrement l’occasion de se rendre au monastère de Tibhirine.

Au moment de la retraite professionnelle, en 1988, c’est le retour à Alger, dans une petite communauté de trois sœurs. Pour autant elle ne sera pas inactive : celle qui parle l’arabe et même le dialecte local propose ses services au frère mariste Henri Vergès (arrivé en Algérie en 1969) qui accompagne des jeunes grâce à une bibliothèque installée dans la Casbah.

À partir de 1989 la situation politique se dégrade, des menaces sont proférées à l’égard des étrangers. Bien qu’elle se soit faite un jour agressée, Sœur Paul-Hélène accomplit chaque jour à pied le long trajet de trois-quarts d’heure qui sépare de quartier de Belcourt où réside sa communauté de celui de la bibliothèque. À Monseigneur Henri Tessier, archevêque d’Alger, qui lui recommandait la prudence elle répond : « Mais, Père, de toutes façons nos vies sont déjà données. »

Durant cette période troublée elle part de nouveau en pèlerinage avec son frère André, cette fois-ci à Tamanrasset à la rencontre de Charles de Foucauld. André se souvient : « Elle se sentait solidaire de tous les algériens et aurait considéré un peu comme une trahison de les abandonner au moment de la tourmente. » et encore : « Très respectueuse de la foi et de la religion musulmane, elle vivait sa propre vocation chrétienne sans peur ni ostentation : elle était libre. »

En novembre 1993 le GIA (Groupe Islamique Armé) lance un ultimatum à tous les étrangers : ils doivent partir. Largement appréciés, les religieux bénéficiaient pourtant de la protection de leur entourage et de plus ils prenaient des précautions pour leur sécurité. Malgré cela Sœur Paul-Hélène et le Frère Henri seront les premières victimes du groupe des dix-neuf martyrs (signalons que cette guerre civile a fait 200 000 victimes dont une centaine d’imans).

Le 8 mai 1994, alors qu’elle est à son poste à l’accueil de la bibliothèque, la Sœur meurt d’une balle de révolver dans la nuque avant que ses assassins ne s’en prennent au Frère.

Elle est inhumée au cimetière chrétien Belfort à El Harach, dans la banlieue d’Alger, auprès du Frère Henri et d’autres martyrs.


Puisse le témoignage rendu par ces baptisés d’époques et de conditions différentes nous encourager à avancer, nous aussi, sur le chemin de la sainteté : ils ont pris l’Évangile au sérieux et ils ont consenti à se laisser transformer par l’énergie de la grâce. La Bonne Nouvelle leur a donné l’audace de la conversion toujours possible.

Que la lumière qu’ils font briller sur l’Église nous éclaire afin que le temps de ce Carême nous permette de lire dans l’espérance cette promesse divine : « Vous vous sanctifierez et vous serez saints car moi, le Seigneur, je suis saint. » (Lv 11, 44).

Mgr Yvon Aybram

QUATRE SAINTS À INVOQUER EN CARÊME

Dans la Lettre apostolique Patrice corde (8 décembre 2020) le Pape François écrit en finale : « La mission spécifique des saints est non seulement d’accorder des miracles et des grâces, mais d’intercéder pour nous devant Dieu. (…) Ils aident tous les fidèles à chercher la sainteté et la perfection propres à leur état. Leur vie est une preuve concrète qu’il est possible de vivre l’Évangile. »

Voilà pourquoi nous vous proposons quatre figures de sainteté capables de nous accompagner au long de ce Carême.

 

L’abbé Daniel Joëssel, apôtre de la jeunesse (1908-1940)

N.B. Ce prêtre ne fait pas partie de la liste officielle des saints et bienheureux reconnus par l’Église, mais un groupe de fidèles émanant de plusieurs diocèses (dont celui de Nanterre) projette de présenter sa cause. Nous pouvons le considérer comme l’un de ces « saints de la porte d’à-côté » dont parle le Pape François : « ceux qui vivent proches de nous et sont un reflet de la présence de Dieu, ou, pour employer une autre expression, ‘‘la classe moyenne de la sainteté’’. » (Exhortation apostolique Gaudete et Exsultate, 2018).

Il faut noter que très vite après sa mort une biographie aux allures d’hagiographie a été publiée par le journaliste François Veuillot, le père de celui qui deviendra archevêque de Paris, le cardinal Pierre Veuillot qui, au début de son ministère, fut vicaire à Asnières où il connut et apprécia l’abbé : « Un vicaire en banlieue – l’abbé Daniel Joëssel », collection « Belles vies sacerdotales », Bloud et Gay, Paris, 1942, 224 pages.

 

Daniel naquit à Audincourt, en Franche-Comté, où son père dirigeait une grande usine métallurgique. Il est le quatrième et dernier de la fratrie. Il a une dizaine d’années lorsque la famille vient s’installer à Versailles : « Dani » ira au collège eudiste Saint-Jean-de-Béthune avec ses frères ; ils n’y resteront qu’une année. Il finira ses études secondaires au collège parisien Saint-Ignace fondé par les jésuites.

Il milite à l’œuvre de la Sainte-Enfance (aujourd’hui Enfance missionnaire) et aime annoncer : « Celui-là, maman, je l’ai eu ! » À ses parents qui s’inquiète de ce zèle parfois excessif, un professeur réponds : « On l’aime et on le suit ! »

Très tôt il se sent appelé au sacerdoce et à quinze ans il rêvait de missions lointaines. Mais après une retraite à l’abbaye bénédictine de Solesmes (Sarthe) il décide de devenir moine : à cause de son âge et de sa santé, l’Abbé et ses parents lui conseillent de sursoir…

Il entre à 19 ans au Séminaire français de Rome au titre du diocèse de Paris, mais sa santé l’oblige à le quitter au bout d’un an.

L’année suivante, en novembre 1928, il revient à Solesmes ; mais une nouvelle fois sa santé le contraint à renoncer dès le mois de février suivant. Cependant toute sa vie il gardera la nostalgie de la vie contemplative.

En 1930, son service militaire terminé, il rejoint le Séminaire de l’Institut Catholique de Paris (Séminaire des Carmes). Durant sa formation il répondit à l’appel du curé de Montesson (Yvelines) pour aller assurer le catéchisme d’une banlieue défavorisée avec l’aide d’une « escouade d’hommes catéchistes » qu’il sut recruter parmi ses anciens condisciples de lycée.

Il sera ordonné prêtre en 1934. En 1935 il est nommé vicaire à la paroisse Sainte-Geneviève d’Asnières qui fait à cette époque partie du diocèse de Paris : il y sera spécialement actif auprès des jeunes que ce soit le Patronage, les colonies de vacances, les Scouts, les Cœurs Vaillants, la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) ou la Jeunesse Étudiante Chrétienne (JEC). Il aimait répéter : « Que tous soient un ! » (Jn 17, 21).

Appuyé par son curé il parvint à bâtir de nouveaux locaux pour le patronage qu’il développa considérablement. On acheta pour cela un terrain sur lequel furent progressivement édifiés des bâtiments propres à accueillir les activités des enfants et des jeunes : il sut s’y montrer bon animateur et bon administrateur. Il participera également aux débuts de la nouvelle église Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours (dont la première pierre fut posée en 1933) : il y animera, par exemple, des « Journées des malades ».

S’il savait très bien conduire des groupes il avait aussi un grand désir d’accompagner personnellement les uns et les autres, surtout au moment d’épreuves arrivant dans leur vie. Beaucoup témoignent de sa bienveillance et de « son sourire permanent ». Il savait collaborer et avec ses confrères et avec des laïcs, discerner et développer les capacités des jeunes à assumer des responsabilités.

L’abbé eut tout au long de son trop bref ministère un grand désir de susciter chez ses jeunes des vocations sacerdotales. En 1953 l’un de ceux qui lui doivent pour une part leur désir de devenir prêtre peut dénombrer sept jeunes asniérois qui sont dans son cas.

Lorsque survient la Seconde Guerre mondiale le lieutenant d’artillerie Joëssel est mobilisé et rejoint le front en septembre 1939. Bien conscient de la fin qui pouvait l’attendre il confia à son curé : « J’offre le sacrifice (de ma vie) surtout pour qu’il y ait des prêtres qui me remplacent et qui tâchent aussi amener des âmes au vrai Royaume de la Charité. » Et à un autre prêtre : « J’ai fait tout ce que j’ai pu pour mes gosses, j’ai donné tout ce que j’ai pu donner ; maintenant je n’ai plus qu’à mourir pour eux. »

Ses supérieurs militaires comme ses subordonnés furent marqués par la grande qualité de sa présence en toutes circonstances. Le 20 mai 1940 il est blessé et hospitalisé en Belgique où il mourra quelques jours plus tard. Il aura cependant le temps de dicter une lettre à sa famille, une autre à son curé et la dernière à un ami prêtre. Il sera inhumé sur place, à Ciney. Il recevra la Légion d’Honneur à titre posthume avec cette citation : « Magnifique entraîneur d’hommes, dont l’activité et la calme bravoure ont fait l’admiration de tous. »

En 1949, accueilli par le cardinal Maurice Feltin, archevêque de Paris, son corps est transféré dans un tombeau installé dans l’église Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours. Sur l’épitaphe on lit : « Par son zèle joyeux et conquérant, par son esprit de prière et de pénitence, il offrit le sacrifice de sa vie pour la persévérance de ses enfants et pour le sacerdoce ».

Mgr Yvon Aybram

 

 

Chers frères et sœurs du diocèse de Nanterre,

chers amis des Hauts-de-Seine,

« Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut » (2 Corinthiens 6, 2). Voilà ce que proclame saint Paul dans un texte que nous entendons chaque année au seuil du carême.

Une telle proclamation n’est-elle pas excessivement décalée par rapport à ce que nous vivons aujourd’hui ? Voilà près d’un an que nos vies sont compliquées par une crise sanitaire qui traîne en longueur, le couvre-feu bride sévèrement la vie paroissiale, amicale, économique, sportive, culturelle, l’épée de Damoclès d’un nouveau confinement ou d’une mutation inédite du coronavirus ne cessent de nous menacer : à vues humaines, le temps présent est tout sauf un moment favorable !

Je vous encourage cependant à écouter la proclamation de saint Paul dans toute son extension : « Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut », c’est-à-dire de l’amour de Dieu qui vient nous libérer de tout ce qui nous empêche de vivre en plénitude. L’inquiétude, le découragement, la colère pèsent sur nos cœurs mais le carême nous invite à dépasser ces attitudes négatives en menant avec le Christ le combat de l’espérance persévérante.

Depuis un an, certains d’entre nous ont découvert ou redécouvert le bienfait de la prière et du partage de la Parole de Dieu en couple, en famille, avec des amis ou entre voisins : approfondissons ces expériences vivifiantes. La générosité à laquelle nous convoque le carême ouvre le cœur à des horizons plus vastes que nos incertitudes sanitaires immédiates. Le jeûne, qui met à l’unisson le corps le cœur, peut nous délivrer de l’excessive numérisation de nos existences et approfondir notre goût de l’eucharistie.

Nous ne savons pas encore exactement comment nous célèbrerons la Semaine Sainte mais nous sommes sûrs que la lumière de la Résurrection sera au rendez-vous. Les nombreux catéchumènes, jeunes et adultes, solennellement appelés au baptême, ont besoin du témoignage de notre fermeté dans la foi comme nous pouvons nous appuyer sur leur détermination enthousiaste. L’an dernier, nous avons pavoisé le dimanche des Rameaux, de manière joyeuse et créative : je vous encourage à persévérer dans ce mouvement et à l’amplifier. Sans doute y a-t-il quelque chose à imaginer aussi pour exprimer visiblement la joie immense de Pâques.

Accompagnés, à l’initiative du Pape François, par saint Joseph, homme de courage, de confiance et de simplicité, entrons résolument dans la grâce du carême. Voici en vérité le temps favorable de notre salut !

+ Matthieu Rougé Evêque de Nanterre

QUATRE SAINTS À INVOQUER EN CARÊME

Dans la Lettre apostolique Patrice corde (8 décembre 2020) le Pape François écrit en finale : « La mission spécifique des saints est non seulement d’accorder des miracles et des grâces, mais d’intercéder pour nous devant Dieu. (…) Ils aident tous les fidèles à chercher la sainteté et la perfection propres à leur état. Leur vie est une preuve concrète qu’il est possible de vivre l’Évangile. »

Voilà pourquoi nous vous proposons quatre figures de sainteté capables de nous accompagner au long de ce Carême.

 

Saint Vincent de Paul, apôtre de la charité (1581-1660)

Vincent naît à Pouy, dans les Landes. En 1828 la commune prendra le nom de Saint-Vincent-de-Paul.

Il est le troisième d’une fratrie de six ; ses parents sont des paysans de la classe moyenne. Il reçoit d’eux une foi vivante. Son intelligence est vite repérée et il sera encouragé à s’investir dans les études en vue de la prêtrise : ses parents investissent dans cette perspective et vendent une paire de bœufs pour financer le projet.

Il parvient à se faire ordonner prêtre par l’évêque de Périgueux en 1600 alors qu’il n’a que 19 ans : pour lui il fallait aller vite pour pouvoir le plus rapidement possible recevoir le bénéfice financier d’une paroisse… Il ira pour cela à Bordeaux, à Rome… On ne connaît pas son itinéraire exact, mais il semble que, capturé par des pirates, il ait été quelques temps esclave en Tunisie ?

Toujours est-il qu’on le retrouve à Paris en 1608 où il parvient à occuper le poste d’aumônier (chargé de distribuer des libéralités) de la reine Marguerite de Valois (première épouse d’Henri IV) : il côtoie la pauvreté, le manque d’hygiène, la maladie…

Deux ans plus tard c’est la rencontre décisive avec Pierre de Bérulle (qui bientôt fondera la congrégation de l’Oratoire). Devenu son conseiller spirituel, il l’initie à la spiritualité de l’« École française de spiritualité » qui marquera profondément la réforme de l’Église de notre pays dans la mouvance du concile de Trente (1545-1563) : les prêtres sont invités à vivre leur sacerdoce avec sérieux, en se formant pour s’enraciner dans le Christ et se mettre au service du peuple.

Après avoir traversé une crise intérieure, en 1612, Vincent se voit proposer par le futur cardinal une cure dans la campagne parisienne d’alors, à Clichy (dans l’actuel diocèse de Nanterre). Ce sera le lieu de sa conversion définitive au contact de ce peuple de paysans dont la prière l’émeut profondément et au milieu duquel il résidera (chose rare à l’époque…). L’« heureux curé de Clichy » (comme il le dira lui-même) restaure l’église en ruine, se met au service de ses fidèles, visite les malades, prêche, enseigne…

Toujours grâce à Monsieur Bérulle il entre au service de la puissante famille des Gondi : Philippe-Emmanuel est le général des galères du Royaume. Vincent devient le précepteur de ses enfants et accompagne Françoise-Marguerite qui gère les terres familiales. De nouveau il rencontre la pauvreté matérielle et spirituelle des gens des campagnes et se met à leur service avec l’aide de Madame de Gondi.

En 1617 il devient curé de Châtillon-les-Dombes (près de Lyon). Apprenant qu’une famille est dans une grande précarité, il le signale au cours de la messe et déclenche un élan de solidarité. Devant ce mouvement le prêtre s’interroge quant à la manière de l’organiser de façon efficace. Il rassemble des dames pieuses et généreuses, leur donne un règlement où il s’agit de servir les pauvres « comme s’il s’agissait de Dieu lui-même » : ce sera le début des « charités » ancêtres de nos actuelles Équipes Saint-Vincent-de-Paul.

Après être devenu en 1619 ce que l’on pourrait appeler l’aumônier général des galères et des bagnes, il se rend compte qu’il ne peut suffire à la tâche et fonde la Congrégation de la Mission (avec les subsides des Gondi), une société de prêtres missionnaires qui acceptent de « suivre le Christ évangélisateur des pauvres » : ce seront les Lazaristes ; la reconnaissance romaine viendra en 1633.

La réputation de Monsieur Vincent se répandant, des évêques font appel à lui pour la formation des prêtres ; il met alors sur pied des retraites d’ordinands, des conférences pour les prêtres. En 1641 il ouvre un séminaire à Annecy : c’est l’époque où Jean-Jacques Olier fonde la compagnie des prêtres de Saint-Sulpice dans le même objectif.

Parallèlement les Charités (dont sainte Louise de Marillac reçut la responsabilité en 1629) se sont multipliées et, pour aider les dames, de « simples filles de village » se présentent : la première sera Marguerite Naseau, vachère à Suresnes. C’est en 1633 le début de la Compagnie des Filles de la Charité (les Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul).

Avec l’aide de ces collaboratrices, en 1638, il met en place « l’œuvre des Enfants trouvés de Paris ». Installée sur le parvis de Notre-Dame, elle reçoit les nouveaux-nés et les enfants en bas âge. Dix ans plus tard elle accueillait plusieurs centaines de petits.

En 1643 la reine Anne d’Autriche (veuve de Louis XIII) l’appelle au Conseil de conscience qui nomme les évêques et les abbés de monastères.

Le corps épuisé, il meurt à 79 ans ; une foule immense mêlant aristocrates et gens du peuple assiste à ses obsèques. Béatifié en 1729 il sera canonisé en 1737 et déclaré patron des instituts de charité. Sa dépouille est vénérée dans la chapelle des Lazaristes (95 rue de Sèvres à Paris).

Celui qui voulait devenir prêtre pour s’assurer une « honnête retirade » s’est laissé travailler par la rencontre des précaires et par la grâce de Dieu. Il a cherché à répondre aux besoins de son temps : les pauvres et les prêtres. Son œuvre se poursuit actuellement sur tous les continents grâce aux congrégations et aux œuvres qu’il a fondées et aussi grâce à celles et ceux dont il a inspiré l’engagement, à commencer par le bienheureux Frédéric Ozanam (1813-1853).

Mgr Yvon Aybram