Méditons l’Evangile d’aujourd’hui, temps du Carême – 2ème semaine

 

Texte de l’Évangile (Mt 21,33-43.45-46)
«Écoutez une autre parabole. Il y avait un homme, maître de maison, qui planta une vigne. Il l’entoura d’une haie, y creusa un pressoir, et bâtit une tour; puis il l’afferma à des vignerons, et quitta le pays. Lorsque le temps de la récolte fut arrivé, il envoya ses serviteurs vers les vignerons, pour recevoir le produit de sa vigne. Les vignerons, s’étant saisis de ses serviteurs, battirent l’un, tuèrent l’autre, et lapidèrent le troisième. Il envoya encore d’autres serviteurs, en plus grand nombre que les premiers; et les vignerons les traitèrent de la même manière. Enfin, il envoya vers eux son fils, en disant: Ils auront du respect pour mon fils. Mais, quand les vignerons virent le fils, ils dirent entre eux: ‘Voici l’héritier; venez, tuons-le, et emparons-nous de son héritage’. Et ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne, et le tuèrent. Maintenant, lorsque le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons?».

Ils lui répondirent: «Il fera périr misérablement ces misérables, et il affermera la vigne à d’autres vignerons, qui lui en donneront le produit au temps de la récolte». Jésus leur dit: «N’avez-vous jamais lu dans les Écritures: ‘La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l’angle; c’est du Seigneur que cela est venu, et c’est un prodige à nos yeux?’. C’est pourquoi, je vous le dis, le royaume de Dieu vous sera enlevé, et sera donné à une nation qui en rendra les fruits».

Après avoir entendu ses paraboles, les principaux sacrificateurs et les pharisiens comprirent que c’était d’eux que Jésus parlait, et ils cherchaient à se saisir de lui; mais ils craignaient la foule, parce qu’elle le tenait pour un prophète.


«La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l’angle»

Aujourd’hui Jésus, par la parabole des vignerons homicides, nous parle de l’infidélité; il compare Israël à la vigne et les chefs du peuple élu aux vignerons. C’est à eux et à toute la descendance d’Abraham que le Royaume de Dieu avait été confié, mais ils ont perverti l’héritage: «C’est pourquoi, je vous le dis, le royaume de Dieu vous sera enlevé, et sera donné à une nation qui en rendra les fruits» (Mt 21,43).

Au début de l’Évangile de Matthieu, la Bonne Nouvelle paraît adressée uniquement à Israël. Déjà dans l’Ancienne Alliance, le peuple élu a pour mission d’annoncer et de porter le salut à toutes les nations. Mais Israël n’a pas été fidèle à sa mission. Jésus, le médiateur de la Nouvelle Alliance, réunira autour de lui les douze apôtres, symboles du “nouvel” Israël, appelé à donner des fruits de vie éternelle et à annoncer à tous les peuples le salut.

Ce nouvel Israël, c’est l’Église, tous les baptisés. Nous avons reçu, en la personne de Jésus et de son message, un présent unique que nous devons faire fructifier. Nous ne pouvons pas nous contenter d’une vie individualiste et fermée à notre foi; il faut la communiquer et en faire don à chaque personne qui s’approche de nous. Il en découle que le premier fruit est que nous vivions notre foi dans la chaleur de notre famille, celle de la communauté chrétienne. Ce sera facile, car «là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux» (Mt 18,20).

Mais il s’agit d’une communauté chrétienne ouverte, c’est-à-dire éminemment missionnaire (deuxième fruit). Par la force et la beauté du Ressuscité “au milieu de nous”, la communauté est attirante dans tous ses faits et gestes, et chacun de ses membres jouit de la capacité d’engendrer des hommes et des femmes à la vie nouvelle du Ressuscité. Un troisième fruit est que nous vivions avec la conviction et la certitude de ce que dans l’Évangile se trouve la solution à tous les problèmes.

Vivons dans la sainte crainte de Dieu, pour que le Royaume ne nous soit pas enlevé et donné à d’autres.

Abbé Melcior QUEROL i Solà (Ribes de Freser, Girona, Espagne)

Méditons l’Evangile d’aujourd’hui, temps du Carême – 2ème semaine

Texte de l’Évangile (Lc 16,19-31)
«Il y avait un homme riche, qui était vêtu de pourpre et de fin lin, et qui chaque jour menait joyeuse et brillante vie. Un pauvre, nommé Lazare, était couché à sa porte, couvert d’ulcères, et désireux de se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche; et même les chiens venaient encore lécher ses ulcères.»
Le pauvre mourut, et il fut porté par les anges dans le sein d’Abraham. Le riche mourut aussi, et il fut enseveli. Dans le séjour des morts, il leva les yeux; et, tandis qu’il était en proie aux tourments, il vit de loin Abraham, et Lazare dans son sein. Il s’écria: ‘Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare, pour qu’il trempe le bout de son doigt dans l’eau et me rafraîchisse la langue; car je souffre cruellement dans cette flamme’. Abraham répondit: ‘Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et que Lazare a eu les maux pendant la sienne; maintenant il est ici consolé, et toi, tu souffres. D’ailleurs, il y a entre nous et vous un grand abîme, afin que ceux qui voudraient passer d’ici vers vous, ou de là vers nous, ne puissent le faire’.

Le riche dit: ‘Je te prie donc, père Abraham, d’envoyer Lazare dans la maison de mon père; car j’ai cinq frères. C’est pour qu’il leur atteste ces choses, afin qu’ils ne viennent pas aussi dans ce lieu de tourments’. Abraham répondit: ‘Ils ont Moïse et les prophètes; qu’ils les écoutent’. Et il dit: ‘Non, père Abraham, mais si quelqu’un des morts va vers eux, ils se repentiront’. Et Abraham lui dit: ‘Sils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader quand même quelqu’un des morts ressusciterait’.


«S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader quand même quelqu’un des morts ressusciterait»

Aujourd’hui l’Évangile est une parabole qui nous dévoile la réalité de l’homme après sa mort. Jésus nous parle de prix ou châtiment d’après notre comportement.

Le contraste entre le riche et le pauvre est très fort. Le luxe et l’indifférence du riche; la pathétique situation de Lazare, avec les chiens qui viennent lécher ses ulcères (cf. Lc 16,19-21). Tout cela a un grand réalisme qui nous met en scène.

Nous pouvons songer, où serais-je si j’étais une des deux protagonistes de la parabole? Notre société nous incite à toute heure à bien vivre. Avec du confort et bien-être, en jouissant et sans préoccupations. Vivre pour soi-même, sans s’occuper d’autrui, ou tout au plus, en ne nous préoccupant que le nécessaire pour tranquilliser notre conscience, mais pas par un sens de justice, amour ou solidarité.

Aujourd’hui on nous présente la nécessité d’écouter Dieu dans notre vie, de nous y convertir et d’en profiter du temps qu’Il nous a accordé. Dans cette vie nous jouons la vie.

Jésus clarifie l’existence de l’enfer et nous décrit quelques unes de ses caractéristiques: la peine qui souffrent nos sens —«qu’il trempe le bout de son doigt dans l’eau et me rafraîchisse la langue; car je souffre cruellement dans cette flamme» (Lc 16,24) — et l’éternité —«il y a entre nous et vous un grand abîme» (Lc 16,26).

Saint Grégoire le Grand nous dit que «on dit toutes ces choses afin que personne ne puisse prétexter l’ignorance». Il faut se dépouiller du vieil homme et devenir libre pour aimer son prochain. Il faut répondre aux souffrances des pauvres, des malades ou de ceux qui ont été abandonnés. Il serait bon de nous souvenir souvent de cette parabole pour qu’elle puisse nous faire devenir plus responsables de notre vie. Nous devons tous mourir. Et il faut y être toujours prêt, parce qu’un jour nous serons certainement jugés.

Abbé Xavier SOBREVÍA i Vidal (Castelldefels, Espagne)

 

Méditons l’Evangile d’aujourd’hui, temps du Carême – 2ème semaine

Texte de l’Évangile (Mt 23,1-12)

Alors Jésus, parlant à la foule et à ses disciples, dit: «Les scribes et les pharisiens sont assis dans la chaire de Moïse. Faites donc et observez tout ce qu’ils vous disent; mais n’agissez pas selon leurs œuvres. Car ils disent, et ne font pas. Ils lient des fardeaux pesants, et les mettent sur les épaules des hommes, mais ils ne veulent pas les remuer du doigt. Ils font toutes leurs actions pour être vus des hommes. Ainsi, ils portent de larges phylactères, et ils ont de longues franges à leurs vêtements; ils aiment la première place dans les festins, et les premiers sièges dans les synagogues; ils aiment à être salués dans les places publiques, et à être appelés par les hommes « Rabbi ».

»Mais vous, ne vous faites pas appeler « Rabbi »; car un seul est votre Maître, et vous êtes tous frères. Et n’appelez personne sur la terre votre « père »; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. Ne vous faites pas appeler directeurs; car un seul est votre Directeur, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque s`abaissera sera élevé».


«Un seul est votre Maître; un seul est votre Père; un seul est votre Directeur, le Christ»

Aujourd’hui plus que jamais, nous devons travailler pour notre salut personnel et communautaire car, comme Saint Paul nous dit, avec respect et conviction, c’est maintenant le jour du salut (2Co 6,2). Le temps du Carême est une occasion sacrée donnée par notre Père afin que, dans une attitude de profonde conversion, nous puissions revitaliser nos valeurs personnelles, reconnaitre nos erreurs et nous repentir de nos péchés, de façon à transformer notre vie par l’action du Saint Esprit en une vie plus pleine et mature.

Pour adapter notre conduite à celle du Seigneur Jésus il est fondamental d’avoir un geste d’humilité, comme lorsque Benoit XVI nous dit: «Je me reconnais pour ce que je suis, une créature fragile, faite de terre et destinée à la terre, mais également faite à l’image de Dieu et qui lui est destinée».

A l’époque de Jésus, il y avait beaucoup de « modèles » qui priaient et agissaient pour être vus, pour être révérés: de la pure fantaisie, des personnages en carton, qui ne pouvaient encourager la croissance et la maturité de leurs voisins. Leurs attitudes et comportements ne montraient pas le chemin qui conduit à Dieu: «N’agissez pas selon leurs œuvres. Car ils disent, et ne font pas» (Mt 23,3).

La société actuelle nous présente aussi une variété infinie de modèles de contenance qui nous mènent une existence vertigineuse, folle, qui affaiblit les sens de la transcendance. Ne laissons pas que ces faux référents nous fassent perdre de vue le vrai Maître: «Un seul est votre Maître; (…) un seul est votre Père; (…) un seul est votre Directeur, le Christ (Mt 23,8.9.10).

Servons-nous du Carême pour renforcer nos convictions comme disciples de Jésus-Christ. Cherchons-nous avoir des moments sacrés de désert o nous retrouver avec nous-mêmes et avec le vrai modèle et Maître. Et face aux situations concrètes, où souvent nous ne savons pas comment réagir, nous pourrions nous demander: qu’est-ce que Jésus en penserait?, comment agirait Jésus?

Abbé Gerardo GÓMEZ (Merlo, Buenos Aires, Argentine)

 

Méditons l’Evangile d’aujourd’hui, temps du Carême – 2ème semaine

Texte de l’Évangile (Mt 23,1-12)

Alors Jésus, parlant à la foule et à ses disciples, dit: «Les scribes et les pharisiens sont assis dans la chaire de Moïse. Faites donc et observez tout ce qu’ils vous disent; mais n’agissez pas selon leurs œuvres. Car ils disent, et ne font pas. Ils lient des fardeaux pesants, et les mettent sur les épaules des hommes, mais ils ne veulent pas les remuer du doigt. Ils font toutes leurs actions pour être vus des hommes. Ainsi, ils portent de larges phylactères, et ils ont de longues franges à leurs vêtements; ils aiment la première place dans les festins, et les premiers sièges dans les synagogues; ils aiment à être salués dans les places publiques, et à être appelés par les hommes « Rabbi ».»

Mais vous, ne vous faites pas appeler « Rabbi »; car un seul est votre Maître, et vous êtes tous frères. Et n’appelez personne sur la terre votre « père »; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. Ne vous faites pas appeler directeurs; car un seul est votre Directeur, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque s`abaissera sera élevé».


«Un seul est votre Maître; un seul est votre Père; un seul est votre Directeur, le Christ»

Aujourd’hui plus que jamais, nous devons travailler pour notre salut personnel et communautaire car, comme Saint Paul nous dit, avec respect et conviction, c’est maintenant le jour du salut (2Co 6,2). Le temps du Carême est une occasion sacrée donnée par notre Père afin que, dans une attitude de profonde conversion, nous puissions revitaliser nos valeurs personnelles, reconnaitre nos erreurs et nous repentir de nos péchés, de façon à transformer notre vie par l’action du Saint Esprit en une vie plus pleine et mature.

Pour adapter notre conduite à celle du Seigneur Jésus il est fondamental d’avoir un geste d’humilité, comme lorsque Benoit XVI nous dit: «Je me reconnais pour ce que je suis, une créature fragile, faite de terre et destinée à la terre, mais également faite à l’image de Dieu et qui lui est destinée».

A l’époque de Jésus, il y avait beaucoup de « modèles » qui priaient et agissaient pour être vus, pour être révérés: de la pure fantaisie, des personnages en carton, qui ne pouvaient encourager la croissance et la maturité de leurs voisins. Leurs attitudes et comportements ne montraient pas le chemin qui conduit à Dieu: «N’agissez pas selon leurs œuvres. Car ils disent, et ne font pas» (Mt 23,3).

La société actuelle nous présente aussi une variété infinie de modèles de contenance qui nous mènent une existence vertigineuse, folle, qui affaiblit les sens de la transcendance. Ne laissons pas que ces faux référents nous fassent perdre de vue le vrai Maître: «Un seul est votre Maître; (…) un seul est votre Père; (…) un seul est votre Directeur, le Christ (Mt 23,8.9.10).

Servons-nous du Carême pour renforcer nos convictions comme disciples de Jésus-Christ. Cherchons-nous avoir des moments sacrés de désert o nous retrouver avec nous-mêmes et avec le vrai modèle et Maître. Et face aux situations concrètes, où souvent nous ne savons pas comment réagir, nous pourrions nous demander: qu’est-ce que Jésus en penserait?, comment agirait Jésus?

Abbé Gerardo GÓMEZ (Merlo, Buenos Aires, Argentine)

Méditons l’Evangile d’aujourd’hui, temps du Carême – 2ème semaine

Texte de l’Évangile (Lc 6,36-38)
«Soyez donc miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez point, et vous ne serez point jugés; ne condamnez point, et vous ne serez point condamnés; absolvez, et vous serez absous. Donnez, et il vous sera donné: on versera dans votre sein une bonne mesure, serrée, secouée et qui déborde; car on vous mesurera avec la mesure dont vous vous serez servis».


«Donnez, et il vous sera donné»

Aujourd’hui l’Évangile de Luc proclame un message plus dense que bref, et pourtant il est bref! Il peut être réduit à deux considérations: un encadrement de miséricorde et un contenu de justice.

En premier lieu, un encadrement de miséricorde. En effet, la consigne de Jésus s’affirme comme une norme et resplendit comme un astre. Norme absolue: si notre Père qui est au ciel est miséricordieux, nous, qui sommes ses fils, devons l’être aussi. Et le Père est si miséricordieux! Le verset antérieur affirme: «(…) et vous serez les fils du Très-Haut, car Il est bon, lui, pour les ingrats et les méchants» (Lc 6,35).

En deuxième lieu, un contenu de justice. En effet, nous nous trouvons confrontés à une sorte de “loi du talion”, aux antipodes de celle qui a été rejeté par Jésus («œil pour œil, dent pour dent»). En quatre étapes successives, le divin Maître nous instruit, d’abord, avec deux négations, ensuite, avec deux affirmations. Négations: «Ne jugez point, et vous ne serez point jugés»; «ne condamnez point, et vous ne serez point condamnés». Affirmations: «absolvez, et vous serez absous»; «Donnez, et il vous sera donné».

Appliquons cela brièvement à notre vie quotidienne, en nous arrêtant spécialement à la quatrième consigne, comme le fait Jésus. Examinons notre conscience avec courage et clarté: si en matière familial, culturelle, économique et politique le Seigneur devait juger et condamner notre monde comme le monde juge et condamne, qui pourrait affronter son tribunal? (Songeons simplement au monde de la vie politique, en rentrant à la maison, en lissant le journal ou en écoutant les nouvelles). Si le Seigneur nous pardonnait comme le font d’habitude les hommes, combien de personnes et institutions parviendraient à la pleine réconciliation?

Mais la quatrième consigne mérite une réflexion particulière. En elle, la bonne loi du talion que nous sommes en train de considérer est en quelque sorte dépassée. En effet, si nous donnons, nous sera-t-il donné proportionnellement? Certainement pas! Si nous donnons, nous recevrons —notons-le bien— «une bonne mesure, serrée, secouée et qui déborde» (Lc 6,38). Car, c’est à la lumière de cette disproportion bénie que nous sommes exhortés de donner au préalable. Demandons-nous, donc: quand je donne, est-ce que je donne bien, le meilleure de moi-même, est-ce que je donne pleinement?

+ Abbé Antoni ORIOL i Tataret (Vic, Barcelona, Espagne)

Méditons l’Evangile d’aujourd’hui, temps du Carême – 2ème dimanche (B).

Texte de l’Évangile (Mc 9,2-10)

Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille. Élie leur apparut avec Moïse, et ils s’entretenaient avec Jésus.

Pierre alors prend la parole et dit à Jésus: «Rabbi, il est heureux que nous soyons ici!. Dressons donc trois tentes: une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie». De fait, il ne savait que dire, tant était grande leur frayeur. Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le». Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.

En descendant de la montagne, Jésus leur défendit de raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. Et ils restèrent fermement attachés à cette consigne, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire: «ressusciter d’entre les morts».


«Il fut transfiguré devant eux»

Aujourd’hui nous contemplons la scène «dans laquelle Pierre, Jacques et Jean sont en extase devant la beauté du Rédempteur» (Jean-Paul II): «Et il fut transfiguré devant eux. Ses vêtements devinrent resplendissants» (Mc 9,2-3). En ce qui nous concerne, nous pouvons entrevoir un message dans ce que Saint Paul assure à son disciple Timothée: Il «a détruit la mort et a fait briller la vie et l’immortalité par l’Evangile» (2Tim 1,10). C’est cela même en effet que nous contemplons avec stupeur, comme l’ont fait à l’époque les trois apôtres choisis, en cet épisode propre à l’Evangile du deuxième dimanche de Carême: la Transfiguration.

Cela nous fait du bien d’accueillir, dans notre exercice de Carême, cet éclat de soleil et de lumière qui se reflète dans le visage et les vêtements de Jésus. Ils forment un merveilleux icône de l’humanité rachetée, puisque la laideur du péché n’y est plus, à sa place il y a la beauté que la divinité transmet à notre chair. Le bonheur de Pierre est celui que nous ressentons quand nous nous laissons envahir par la grâce divine.

L’Esprit Saint transfigure aussi les sens des apôtres et c’est ainsi qu’ils peuvent voir la gloire divine de Jésus Homme. Les yeux transfigurés pour mieux voir ce qui rayonne, les oreilles transfigurées pour mieux entendre la voix sublime et réelle: celle du Père qui se complait dans son Fils. L’ensemble résulte un peu trop surprenant pour nous, habitués comme nous le sommes au grisâtre de la médiocrité. C’est seulement si nous nous laissons toucher par le Seigneur que nos sens seront capables de voir et d’entendre ce qu’il y a de plus beau et joyeux en Dieu et en ceux qui ont été élevés à la sainteté par Celui qui est ressuscité d’entre les morts.

Jean-Paul II a écrit: «la spiritualité chrétienne, a comme caractéristique le devoir du disciple de se configurer entièrement avec son Maître», ainsi donc —à travers une assiduité que l’on pourrait appeler « amicale »— nous parviendrons au point de « respirer les mêmes sentiments ». Mettons entre les mains de la Vierge Marie l’objectif d’atteindre notre vraie « trans-figuration » dans son Fils Jésus-Christ.

Abbé Jaume GONZÁLEZ i Padrós (Barcelona, Espagne)

Méditons l’Evangile d’aujourd’hui, temps du Carême – 1er semaine.

Texte de l’Évangile (Mt 5,43-48)

«Vous avez appris qu’il a été dit: ‘Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi’. Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous? Les publicains aussi n’agissent-ils pas de même? Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d’extraordinaire? Les païens aussi n’agissent-ils pas de même? Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait».


«Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent»

Aujourd’hui l’Évangile nous exhorte à l’amour le plus parfait. Aimer c’est vouloir le bien de l’autre et notre épanouissement personnel est fondé sur cela. Nous n’aimons pas pour notre propre bien-être, mais pour le bien de la personne aimée, et ce faisant, nous grandissons comme personnes. L’être humaine, affirma le Concile Vatican II, «ne peut pleinement se trouver que par le don désintéressé de lui-même». Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus se référait à cela quand elle demandait de faire de notre vie un holocauste. L’amour est la vocation de l’homme. Tout notre comportement, pour être véritablement humain, doit manifester la réalité de notre être, en réalisant sa vocation à l’amour. Comme Jean Paul II l’a écrit, «l’homme ne peut vivre sans amour et vu qu’il demeure pour lui-même un être incompréhensible, sa vie est vide de sens s’il ne reçoit pas la révélation de l’amour, s’il n’en fait pas l’expérience, s’il ne rencontre pas l’amour, s’il ne le fait pas sien, s’il n’y participe pas fortement».

L’amour a son fondement et sa plénitude dans l’amour de Dieu dans le Christ. La personne est invitée au dialogue avec Dieu. Nous existons par l’amour de Dieu qui nous a créé, et par l’amour de Dieu qui nous conserve, «et on peut dire seulement que l’homme ne vit pleinement selon la vérité que s’il reconnaît librement cet amour et s’abandonne à son Créateur» (Concile Vatican II): telle est la plus haute raison de sa dignité. L’amour humain, en conséquence, doit être baigné d’Amour Divine qui est sa seule source, où il trouve son modèle et qui le mène à sa plénitude. C’est pourquoi l’amour, quand il est vraiment humain, aime avec le cœur de Dieu et s’étend même ses ennemis. Autrement, on n’aime pas pour de bon. C’est pourquoi l’exigence du don sincère de soi-même est un précepte divine: «Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait» (Mt 5,48).

Abbé Joan COSTA i Bou (Barcelona, Espagne)

Méditons l’Evangile d’aujourd’hui, temps du Carême – 1er semaine.

Texte de l’Évangile (Mt 5, 20-26)

« Je vous le dis en effet: Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux. Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens: ‘Tu ne commettras pas de meurtre’, et si quelqu’un commet un meurtre, il en répondra au tribunal. Eh bien moi, je vous dis: Tout homme qui se met en colère contre son frère en répondra au tribunal. Si quelqu’un insulte son frère, il en répondra au grand conseil. Si quelqu’un maudit son frère, il sera passible de la géhenne de feu. »

« Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande sur l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. Accorde-toi vite avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu’on ne te jette en prison. Amen, je te le dis: tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou ».


«Laisse ton offrande là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère»

Aujourd’hui, le Seigneur, qui parle de ce qui se passe dans nos cœurs, nous incite à la conversion. Le commandement dit «Tu ne commettras pas de meurtre» (Mt 5,21); mais Jésus nous rappelle qu’il y a plusieurs façons de tuer les autres. Nous pouvons détruire la vie des autres si nous nourrissons une colère excessive dans nos cœurs envers eux ou si nous les insultons (cf. Mt 5,22).

Le Seigneur nous appelle à être des gens intègres: «Laisse ton offrande là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère» (Mt 5,24). La foi que nous pratiquons dans la célébration de la Liturgie devrait s’écouler dans nos vies quotidiennes et affecter notre façon de vivre. C’est pourquoi Jésus nous demande de nous réconcilier avec nos ennemis. Un premier pas sur ce chemin de réconciliation est de prier pour nos ennemis comme Jésus nous l’a demandé. Et si nous trouvons cela difficile il serait bon d’évoquer en nous l’image de Jésus mourant pour tous ceux qui nous sont antipathiques. Si nous avons été sérieusement blessés par d’autres prions le Seigneur de cicatriser ces souvenirs douloureux et d’obtenir la grâce de pouvoir pardonner. Et, lorsque nous prions, demandons au Seigneur de revenir avec nous au temps et au lieu de l’offense et d’y mettre son amour, pour que nous puissions être libres de pardonner.

Comme le Pape Benoît XVI a écrit: «Nous ne pouvons pas communiquer avec le Seigneur, si nous ne communiquons pas entre nous. Si nous voulons nous présenter à Lui, nous devons également nous mettre en mouvement pour aller les uns à la rencontre des autres. C’est pourquoi il faut apprendre la grande leçon du pardon: ne pas laisser notre âme être rongée par le ressentiment, mais ouvrir notre cœur à la magnanimité de l’écoute de l’autre, ouvrir notre cœur à la compréhension à son égard, à l’éventuelle acceptation de ses excuses, au don généreux des nôtres».


«Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux»

Aujourd’hui, Jésus nous appelle d’aller au-delà du légalisme : « Je vous dis que, si votre justice n’est pas plus grande que celle-là des scribes et Pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux » (Mt 5,20). La Loi de Moïse remarque le minime nécessaire pour garantir la cohabitation; mais le chrétien, instruit par Jésus-Christ et plein du Saint-Esprit, il a à essayer de surpasser ce minime pour arriver au maximum possible de l’amour. Les maîtres de la Loi et les Pharisiens étaient des hommes sérieux stricts des commandements; après avoir revisé notre vie: qui d’entre nous pourrait dire le même ? Allons pourtant attentivement, pour ne pas mépriser son expérience religieuse.

Ce qu’aujourd’hui il nous apprend Jésus c’est à ne pas nous croire sûrs par le fait d’accomplir vaillamment quelques conditions requises avec lesquelles nous pouvons réclamer des mérites à Dieu, comme ils faisaient, les maîtres de la Loi et les Pharisiens. Plutôt nous devons mettre l’emphase à l’amour de Dieu et aux frères, l’amour qui nous fera aller au-delà de la Loi simple et à reconnaître humblement nos fautes dans une conversion sincère.

Il y a celui qui dit : ‘ Je suis bon parce que je ne vole pas, je ne tue pas, ni je fais mal à personne ‘; mais Jésus nous dit que cela n’est pas suffisant, parce qu’il y a d’autres formes de voler et de tuer. Nous pouvons tuer les illusions de l’autre, nous pouvons mépriser le prochain, l’annuler ou le laisser un marginal, pouvons lui garder rancune; et aussi tout cela est tuer, non pas avec une mort physique, mais oui avec une mort morale et spirituelle.

Le long de la vie, nous pouvons trouver beaucoup d’adversaires, mais le pire de tous est soi même quand il s’écarte du chemin de l’Évangile. Par cela, dans la recherche de la réconciliation avec les frères nous devons être d’abord réconciliés avec nous mêmes. Saint Augustin nous dit : « Tandis que tu soit adversaire de toi même, la Parole de Dieu sera ton adversaire. Deviens ami de toi même et tu t’auras réconcilié .

Méditons l’Evangile d’aujourd’hui, temps du Carême – 1er semaine.

Texte de l’Évangile (Mt 7,7-12) 

«Demandez, et l’on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l’on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l’on ouvre à celui qui frappe. Lequel de vous donnera une pierre à son fils, s’il lui demande du pain? Ou, s’il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent? Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent. Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c’est la loi et les prophètes».


«Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve»

Aujourd’hui Jésus nous parle de la nécessité et de la puissance de la prière. Nous ne pouvons comprendre la vie chrétienne sans une relation avec Dieu, et au cœur de cette relation se trouve la prière. Notre vie ici-bas est celle de pèlerins, mais la prière nous rapproche de Dieu, elle nous ouvre les portes de son immense amour et nous donne un avant-gout des délices du ciel. Aussi, la vie chrétienne est-elle une demande et une recherche continuelles : «Demandez, et l’on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l’on vous ouvrira» (Mt 7,7), nous dit Jésus.

En même temps, la prière transforme peu à peu le cœur de pierre en cœur de chair : «Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent!» (Mt 7,11). Le meilleur résumé de ce que nous pouvons demander à Dieu se trouve dans le Notre Père : «Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel» (cf. Mt 6,10). Dans la prière, nous ne pouvons pas demander n’importe quoi, mais ce qui est réellement bon. Nul ne désire ce qui lui est dommageable; et nous ne pouvons pas non plus le vouloir pour les autres.

Il y en a qui se plaignent de ce que Dieu ne les écoute pas, car ils ne voient pas aussitôt les résultats, ou parce qu’ils pensent que Dieu ne les aime pas. Il n’est pas inutile alors de se souvenir du conseil de saint Jérôme: « Il est sûr que Dieu donne à qui demande, que celui qui cherche trouve, et qu’à celui qui frappe l’on ouvre: il est clair que celui qui n’a pas reçu, celui qui n’a pas trouvé et celui à qui on n’a pas ouvert, n’a pas bien demandé, n’a pas bien cherché et n’a pas bien frappé à la porte». Demandons donc d’abord à Dieu qu’il rende notre cœur aussi bon que celui de Jésus-Christ.

Abbé Joaquim MESEGUER García(Rubí, Barcelona, Espagne)

Nous vous proposons de contempler le Christ et le texte.
De regarder attentivement, comme Saint François d’Assise, la croix du Christ.
Prenons bien 10 minutes.

Pour nous aider, posons-nous ces questions : » Dans ma vie qu’est ce qui refuse le Christ ? Qu’est ce qui n’accueille pas la vie de Dieu ?

Contempler la croix, c’est entrer dans la logique Divine suivante :  » ma vie nul ne la prend, c est moi qui la donne… »
Oui aimer c’est tout donner et se donner soi même… Qu’est ce que j offre au Seigneur aujourd’hui par amour? »

P. Marc


MEILLEURS FAÇON DE JEUNER EN CE TEMPS DE CAREME ( proposées par notre Saint Père François) :

– Jeûne de paroles blessantes : que tes lèvres ne prononcent que des paroles de bénédiction.

– Jeûne de critiques et de médisances : bienveillance et miséricorde doivent habiter ton âme.

– Jeûne de mécontentement : que douceur et patience deviennent tes compagnes de chaque jour.

– Jeûne de ressentiment : que ton cœur cultive la gratitude.

– Jeûne de rancune : que le pardon ouvre toutes les portes qui t’ont été fermées.

– Jeûne d’égoïsme : que la compassion et la charité fleurissent à chacun de tes pas.

– Jeûne de pessimisme : que l’espérance ne quitte jamais ton esprit.

– Jeûne de préoccupations et d’inquiétudes inutiles : que règne en toi la confiance en Dieu.

– Jeûne d’occupations superficielles : que la prière emplisse tes journées.

– Jeûne de paroles futiles : que le silence et l’écoute t’aident à entendre en toi le souffle de l’Esprit Saint.

Bon et fructueux Carême 2021 Union de prières.